Madagascar: Tsimbazaza - Une session marquée par la tension au sein de la majorité

Jusqu'ici le face-à-face entre le gouvernement et le parlement ne revient pas dans l'agenda des deux Chambres. Alors que la fin de la session, prévue ce 30 juin, approche.

Durant cette session ordinaire du Parlement, les députés qui viennent assister aux différentes séances à Tsimbazaza peuvent toujours se compter sur les doigts de la main. A l'instar de ce qui s'est passé ces derniers jours, très peu de députés manifestent leur intérêt aux travaux parlementaires dans le cadre de cette session. Beaucoup d'élus sèchent les réunions et la Chambre basse peine à rameuter les 151 députés qui ont été élus dans toute l'île.

Depuis le début de la session en mai, Tsimbazaza a éprouvé beaucoup de difficultés pour rassembler sous le même toît la moitié des élus. Il va alors sans dire que les députés travaillent en mode service minimum depuis ces dernières semaines. Une situation qui, pour beaucoup d'observateurs, est liée à la tension de décembre dernier qui a pollué les relations entre Mahazoarivo et Tsimbazaza. Jusqu'à présent, le courant passe toujours mal entre ces deux cercles du pouvoir politique.

Absence

Cette tension qui plane toujours à l'Assemblée nationale est attisée par le comportement de Christine Razanamahasoa. Lors des deux grands rendez-vous entre l'exécutif et les députés, toujours dans le cadre de l'actuelle session, la présidente de l'Assemblée nationale a brillé par son absence. Elle n'était pas aperçue au perchoir lors de l'ouverture de la présentation du bilan du gouvernement Christian Ntsay, en mai dernier. Christine Razanamahasoa qui était alors en mission à Seychelles a laissé le soin à son vice-président de Fianarantsoa de diriger la séance.

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En début de ce mois, l'absence de la patronne de la Chambre basse a été aussi remarquée lors du débat, finalement avorté, entre le gouvernement et les députés. Ses collègues de la majorité ont, en effet, décidé d'ajourner la réunion suite à cette absence de Christine Razanamahasoa. Jusqu'à présent, aucune date n'est prononcée pour reprendre cette manche.

Élections

Toujours est-il qu'affronter l'exécutif au Parlement n'est plus une priorité pour beaucoup de députés qui ont, rappelons-le, tenté de renverser la formation de Christian Ntsay en décembre dernier. Ce qui les conduit à s'abstenir aux différentes réunions à Tsimbazaza. Leur absentéisme a beaucoup indigné les observateurs et les députés de la majorité comme les opposants, donnant l'impression de vouloir bouder le palais. Pourtant, la présidente de la Chambre semble être moins vigilante face à la situation. Elle a visiblement perdu de sa rigueur.

En tout cas, l'abstentionnisme des députés leur fait perdre de la crédibilité. Alors qu'ils s'effacent à Tsimbazaza, dans les circonscriptions ils ont déjà les yeux rivés vers les élections et affichent une présence soignée. Il est alors question de savoir si les députés qui ont séché les séances à Tsimbazaza depuis le mois de mai dernier ont tous eu l'aval de Christine Razanamahasoa. Au fil des semaines qui ont coulé, les couloirs de la Chambre sont devenus de moins en moins animés et de plus en plus glaçants, imitant la température hivernale. Le peu de textes qui y sont passés sont, à cet effet, examinés par des dizaines de députés contrairement à l'affluence connue par le service comptable de l'Assemblée lors des journées de paiement des avantages et des émoluments.

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