Congo-Kinshasa: Duel aux couteaux !

A un peu plus de cinq mois des élections, la brume couve encore le ciel politique de la République démocratique du Congo. Si l'Union sacrée s'apprête dès lundi 26 juin prochain à se rendre dans les bureaux de la Centrale électorale, l'opposition entretient un certain flou. Participera ou participera pas ? That's the question.

L'Ecide de Martin Fayulu a préféré se démarquer des autres membres du quatuor pour lever l'option de ne pas déposer les listes de ses candidats tant que le fichier électoral qu'il estime corrompu, ne sera revisité. Cette prise de position en solitaire du «président élu», dénote du malaise au sein de ce regroupement de l'opposition. Tout le monde attendait le meeting, d'abord du 17 juin dernier puis finalement du samedi 24 juin pour connaitre la position officielle des opposants. L'Ecidé qui se considère comme fer de lance du bloc de l'opposition, prend de cours ses collègues qui ont préféré se réserver de tout commentaire.

Un climat de suspicion envenime les rapports entre leader de l'opposition sur le boycott ou non des élections.

Déjà le chairman de Ensemble pour la République avait préféré rentrer à Lubumbashi pour accueillir le Cardinal qui s'y est rendu pour bénir l'Eglise Saint Michel à Kashobwe dont Moïse Katumbi a financé personnellement la construction. Rien ne permet de conclure que l'ancien gouverneur du Katanga allait prendre part à ce premier rendez-vous du meeting. Le samedi du 24 juin reste également hypothétique.

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Deux camps se dressent au sein de l'opposition. Une bipolarisation qui ne dit pas son nom. Les irréductibles vont s'affronter aux modérés. Les premiers sont partisans du boycott, même s'ils peinent à créditer cette thèse. Tandis que les autres acceptent d'adhérer au processus sans trop s'afficher. Les deux tendances se retrouvent comme par enchantement dans l'opposition.

Du coup, dans le rang des radicaux, en cas d'appel au boycott, nombreux vont se présenter comme individualités politiques. Ce n'est pas aisé de s'offrir un nouveau quinquennat dans cette misère alors que les autres vont se la couler douce à l'Assemblée nationale. Le politicien congolais ne s'est pas encore affranchi de la politique du ventre. Accepter cinq ans de plus dans l'incertitude mais surtout dans la galère, relève du miracle.

Le décor ainsi planté, démontre que les prochaines élections ne seront pas apaisées. Le spectre de 2018 hante encore la RDC avec un chef de l'Etat qui va prêter serment devant la Cour constitutionnelle et un «président élu» qui va, au début ameuter les chancelleries, multiplier les manifestations de rue et puis finalement, il arrivera ce qu'il arrivera.

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