Congo-Kinshasa: Journée Mondiale des Refugiés - La société civile rappelle les causes qui créent les flux massifs dans le monde

L'humanité célèbre, chaque 20 juin, la Journée mondiale des réfugiés. Pour cette année en République démocratique du Congo (RDC), la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) et le Collectif des organisations non gouvernementales de défense des droits de l'homme (ONGDH) se sont associés au Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), à la Commission nationale pour les réfugiés (CNR) et à la communauté internationale pour la célébrer.

Bien que très favorables à cette célébration, « comme on célèbre, chaque année, les indépendances des pays africains », ces organisations se demandent s'il faut célébrer, chaque année, cet événement pour faire plaisir aux gens ou bien il faut le faire pour stimuler la réflexion de la conscience pour le bien-être de l'humanité. « Nous pensons que, s'il faut réfléchir, nous devons chercher les causes qui créent les flux massifs des déplacés et des réfugiés, etc. », ont-elles conclu.

« L'espoir, loin de chez soi, pour un monde où les réfugiés auront toujours leur place », tel est le thème de la célébration cette année de la Journée mondiale des réfugiés. La FBCP et le Collectif d'ONGDH en RDC ont souligné que les réfugiés et les demandeurs d'asile ont une place dans le pays et bénéficient de l'hospitalité du peuple congolais ainsi que des autorités. Ces organisations estiment, en effet, qu'il y a plus de 500 000 réfugiés et demandeurs d'asile en RDC en provenance du Centrafrique, du Soudan, du Rwanda, du Burundi, de l'Ouganda, du Congo, sans compter plus de cinq millions de déplacés internes.

Elles profitent de cette occasion pour saluer l'hospitalité du peuple congolais vis à vis de tous ces réfugiés et demandeurs d'asile. Elles relèvent, toutefois, que la plus grande des difficultés auxquelles sont confrontés les réfugiés en RDC réside dans l'application de l'article 9 alinéa 8 de la loi n° 021/2002 du 16 octobre 2002 portant Statut des réfugiés en RDC par la CNR.

« Cet office gouvernemental dont le rôle est de gérer le quotidien des réfugiés rencontre, malheureusement, beaucoup de difficultés, parce que depuis sa création et la promulgation de la loi la créant, en 2002, par l'ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange, lui-même ancien réfugié, cette institution nationale n'a jamais obtenu un budget du gouvernement congolais. Et, selon les informations à notre possession, le nouveau secrétaire permanent avait élaboré un budget pour son institution. Mais, celui-ci se trouve bloqué depuis des années au ministère du Budget », ont souligné ces organisations dans leur communiqué signé le 19 juin.

Respecter la démocratie pour freiner les conflits

La FBCP et le Collectif d'ONGDH en RDC rappellent que la problématique qui crée des conflits et des réfugiés a comme causes le non-respect des lois, des Constitutions, la non-instauration de l'État de droit, de la démocratie réelle, de la bonne gouvernance, les troisièmes mandats, etc. « Selon une enquête menée par nos organisations, nous avons constaté que beaucoup des chefs d'Etat africains et les membres de gouvernement étaient des anciens réfugiés ou des diasporas.

Mais, il est regrettable de constater que lorsqu'ils sont au pouvoir, ils font pire au lieu de contribuer à la diminution des conflits qui ont comme conséquences les déplacés massifs et des réfugiés », ont ajouté ces organisations. Elles estiment qu'il est temps pour que les leaders politiques africains soient conscients de l'avenir de ces peuples qui souffrent et dont la misère est sans précédent.

Ces organisations ont également regretté qu'à cause des conflits en Ukraine, en Syrie, au Yémen, en Afghanistan, etc., l'Afrique soit oubliée par les pays donateurs qui ont réduit de 50 à 10% leurs aides. « Cela a mis la protection internationale, particulièrement le HCR, en difficulté de remplir suffisamment sa mission », ont-elles fait savoir. Ce qui les conduit à exhorter l'Etat congolais à allouer un budget à la CNR, appelant les États africains à lutter très efficacement contre les fléaux qui créent des réfugiés et déplacés.

Ces organisations ont aussi recommandé aux dirigeants africains d'éviter les troisièmes mandats en organisant des élections crédibles, transparentes, indépendantes et apaisées, etc. Elles ont invité la CNR à remplir son devoir tel que lui confié par le peuple congolais et l'État, conformément au décret-loi n° 021/2002 portant Statut des réfugiés en RDC. Elles exhortent, par ailleurs, le HCR à continuer de jouer et de remplir son rôle de protectrice internationale pour les réfugiés et demandeurs d'asile.

La communauté internationale, quant à elle, est appelée à continuer d'augmenter son assistance multiforme aux réfugiés et demandeurs d'asile en Afrique et particulièrement en RDC. La société civile, dans son ensemble, doit s'appliquer dans la défense des plus faibles et aider les États africains à respecter les droits humains. Le HCR et l'autorité congolaise sont invités à accélérer la délivrance du TVC biométrique bloqué il y a plus de quinze ans, constituant ainsi une interdiction aux réfugiés de faire un déplacement en dehors de la RDC.

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