Congo-Brazzaville: Sénatoriales 2023 - Le corps électoral convoqué pour le 20 août

Le président de la République, Denis Sassou N'Guesso, a convoqué par décret signé le 19 juin le corps électoral comptant pour les élections sénatoriales, le 20 août prochain. L'enjeu étant le renouvellement des soixante-douze membres de la chambre haute du Parlement.

La date des élections étant connue, les formations politiques devraient déjà commencer à mobiliser leurs troupes pour mieux affronter la bataille. Au Congo, le Sénat est composé de soixante-douze sénateurs élus pour un mandat de six ans au scrutin uninominal majoritaire à un tour. Chaque département a droit à six sénateurs. En effet, le scrutin a lieu de manière indirecte par un collège électoral composé des conseillers municipaux et départementaux, soit 1154 électeurs.

Suite aux changements apportés par la Constitution du 25 octobre 2015, les sénatoriales de 2023 concernent l'ensemble des sièges, alors qu'il y a encore quelques années, le Sénat était renouvelé par moitié tous les trois ans.

Avec ses 650 conseillers locaux sur les 1 154, soit 56,32%, le Parti congolais du travail (PCT) qui dispose de quarante-quatre sénateurs sur les soixante-douze dans la législature finissante n'a pas attendu la convocation du corps électoral pour annoncer les couleurs. Le parti socle de la majorité présidentielle a, en effet, publié depuis le 15 juin le chronogramme de campagne d'investiture de ses candidats avec des dates d'enregistrement et de dépôt de candidatures, de centralisation et de traitement des dossiers transmis par les fédérations au secrétariat permanent ainsi que de publication de la liste des candidats investis qui sera transmise au ministère en charge de la Décentralisation et du Développement local.

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Le PCT bien parti pour conserver sa majorité

Dirigeant actuellement vingt-quatre conseils départementaux et municipaux sur les vingt-six disponibles, le PCT semble bien parti pour conserver sa majorité parlementaire. Il pourrait également compter sur ses alliés comme le Mouvement action et renouveau, le Rassemblement pour la démocratie et le progrès social et le Club 2002, Parti pour l'unité et la République. Les deux premiers ont chacun deux sénateurs et le troisième un. Sur la liste des alliés du PCT, il y a aussi le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral bien qu'étant le plus grand perdant des élections de juillet 2022, surtout aux législatives.

« Pour 2023, l'objectif incontournable demeure les élections sénatoriales que nous devons gagner avec autant de panache que les élections législatives et locales de 2022. Cela implique notre ferme engagement à tous les niveaux et l'observation sans retenue des règles de discipline, afin de maximiser les chances de succès à ce rendez-vous politique d'envergure », instruisait le secrétaire général du PCT, Pierre Moussa, les membres du Comité central réunis en session les 29 et 30 décembre, à Brazzaville, en 2022.

Pour y arriver, il compte sur le sens de responsabilité des conseillers départementaux et municipaux qui constitueront l'électorat de cette compétition.

Disposant, de son coté, d'une cinquantaine d'élus locaux à l'issue des dernières élections, l'Union panafricaine pour la démocratie sociale pourrait peut-être conserver ses deux sièges au Sénat. Toujours du côté de l'opposition, le Parti républicain libéral qui a deux sénateurs dans la législature finissante aura certainement son mot à dire lors des prochaines sénatoriales puisque la formation politique d'Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint Eudes entretient quand même de bonnes relations avec le PCT. L'Union des démocrates humanistes aura probablement ses arguments à faire valoir au regard de ses résultats aux dernières élections. Sans oublier les douze indépendants qui siègent actuellement au Sénat.

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