Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont décidé de lever les sanctions qui avaient été imposées à l'encontre de deux personnalités de République démocratique du Congo, Kalev Mutondo et Emmanuel Ramazani Shadary, tous deux proches de l'ancien président Joseph Kabila. Ils étaient sous le coup des sanctions classiques : impossibilité d'entrer dans l'UE, gel de leurs avoirs en Europe et interdiction aux citoyens de l'Union de leur fournir des fonds. Ce sont leurs actions en 2018 qui leur avaient valu ces sanctions.
Au moment des élections générales de 2018 en République démocratique du Congo, Emmanuel Ramazani Shadary était ministre de l'Intérieur et Kalev Mutondo dirigeait l'Agence nationale de renseignement. Ils étaient sous le coup de sanctions européennes pour des violations des droits de l'homme et l'obstruction au processus électoral.
Parmi les faits qui leur ont valu ces sanctions figuraient « l'arrestation arbitraire et la détention de membres de l'opposition » ainsi que « l'usage disproportionné de la force ».
Ils avaient tous les deux décidé de contester ces sanctions. La Cour de justice de l'UE a estimé en mars que les éléments présentés pour les sanctionner ne constituaient pas « un faisceau d'indices suffisamment concrets, précis et concordants », pour établir la réalité des faits.
Les ministres n'ont donc eu d'autre choix que de lever les sanctions, mais ils les maintiennent pour quinze autres, comme par exemple l'ancien chef de la police de Kinshasa Célestin Kanyama ou l'ancien ministre de l'Intérieur Evariste Boshab.
C'est un revers pour la diplomatie de l'UE, mais les ministres se disent prêts à dégainer de nouveau des sanctions contre toute personne faisant obstacle à l'organisation d'élections en RDC.