Où en sont les tractations politiques en vue d'un retour au Tchad de Succès Masra et des militants de son parti Les Transformateurs ayant fui le pays lors de la répression des manifestations du 20 octobre ? D'un côté, l'opposant s'en remet à la communauté internationale, mais de l'autre, le gouvernement continue de discuter avec des exilés qui se présentent comme des représentants du parti. Les Transformateurs dénoncent des « achats de conscience » et une usurpation des symboles du parti.
Le 9 juin dernier, une délégation de conseillers gouvernementaux a rencontré à Cotonou trois cadres revendiqués des Transformateurs. Ils ont signé au nom de 28 militants en exil, un mémorandum devant leur permettre de rentrer au pays, et d'obtenir une réinsertion socioprofessionnelle.
Pour le ministre tchadien de la Réconciliation, en charge du dossier, le processus n'a rien d'exceptionnel : « les tractations ont lieu avec toute personne voulant rentrer d'exil, et ces personnes sont reconnues comme des exilés politiques. Elles ont fait valoir leur qualité de cadres des Transformateurs », explique Abderaman Koullamalah.
Si « son téléphone est ouvert », le ministre précise ne pas échanger avec Succès Masra, dont les « exigences sont irréalistes » selon lui.
Le leader des Transformateurs continue lui de se tourner vers la communauté internationale : « Notre offre de réconciliation est transmise au Facilitateur désigné de la CEEAC (communauté économique des États de l'Afrique centrale), Felix Tshisekedi, ainsi qu'aux Nations unies ». Début mai, il s'est entretenu à Kinshasa avec le président congolais.
Succès Masra ne reconnait pas les signataires du mémorandum avec le gouvernement, il affirme qu'ils usurpent leurs titres de cadres du parti, et parle « d'achats de conscience. » Il dénonce également la présentation d'un groupe de personnes comme militants des Transformateurs mobilisés pour l'accueil à Moundou du président de transition le 8 juin dernier.