Au Maroc, l'inquiétude monte au sujet des conditions de détention d'Omar Radi, journaliste d'investigation condamné en mars 2022 à six ans de prison ferme dans une double affaire d'espionnage et de viol « montée de toutes pièces », selon Reporters sans frontières.
Journaliste d'investigation, connu pour ses enquêtes sur la corruption, Omar Radi a été condamné le 19 juillet 2021 à six ans de prison par un tribunal de Casablanca.
L'organisation de défense des journalistes, RSF, dénonce une multiplication des mesures restrictives à l'encontre d'Omar Radi et appelle à cesser immédiatement les atteintes à ses droits.
Sa famille alerte sur des décisions « inquiétantes » des autorités pénitentiaires.
« Dernièrement, il a eu un échange avec le directeur de la prison qui lui a dit : "Vous ne devez plus, à partir de maintenant, traiter des sujets politiques avec vos parents au téléphone", nous raconte Fatiha Cherribi,la mère du journaliste, jointe par Magali Lagrange de la rédaction Afrique. Il lui a dit : "Parce que toi, tu es un cas spécial et tu dois être surveillé de près et contrôlé tout le temps, et tout ce que tu vas écrire et tout ce que tu vas aborder va être enregistré et confisqué."
Donc il s'est contenté de faire des mots fléchés, du sudoku et de lire tout simplement. Ça me fait mal vraiment de voir tout ce traitement pour un jeune journaliste qui fait son travail correctement. Les autorités, elles ont peur d'Omar, c'est pour ça qu'elles veulent le faire taire. C'est ça le but de cette incarcération et de ce traitement. »
La cour de cassation à Rabat examine les dossiers des journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni, condamné lui à cinq ans de prison en juillet 2021 aussi.