Podor — Le Projet d'appui régional à l'initiative pour l'irrigation du Sahel (PARIIS) a permis au Groupement d'intérêt économique Diokkore Endam de mettre en valeur 22 hectares sur un potentiel de 10 hectares, a révélé mardi un représentant de la Société d'aménagement et d'exploitation des terres du Delta au Sénégal (Saed).
"Sur un potentiel de 10 hectares, les producteurs ont mis en valeur 22 hectares en 2023. Ce qui fait une intensité culturale de 1.8. Ils ont réhabilité l'aménagement pour un potentiel brut de 12 hectares et une superficie exploitable de 10 hectares", a dit Samba Wandjaga qui prenait part à une visite de presse initiée par le PARIIS du 19 au 23 juin à Podor et Matam.
"Pour les campagnes précédentes, ils ont mis en valeur 10 hectares durant la saison froide qui a suivi la saison hivernale, 6 autres hectares de poli culture. Sur la contre-saison que nous venons de visiter, ils ont mis en valeur, 6 hectares", a-t-il relevé, ajoutant : "Ce qui est très rare dans le département de Podor. C'est grâce au projet qu'ils ont obtenu ces résultats".
Par rapport au système d'irrigation, il s'agit "d'un système gravitaire" qui nécessite, selon M. Wandjaga une motopompe pour pomper l'eau du Ngalenka (une partie du fleuve) vers le bassin.
Samba Wandjaga a signalé que le riz est la spéculation principale dont la récolte se fait en deux campagnes : la contre saison chaude et l'hivernage. Il a expliqué que "par rapport à l'itinéraire technique, une fois le riz prégermé, ils font le semis direct qui permet de mettre en valeur la spéculation du riz, objet d'une double culture. "Pour la saison contre froide, ils mettent en valeur l'oignon et la tomate. C'est la période allant du mois d'octobre au mois de février", a-t-il souligné.
Concernant les moyens, "ils ont fait 5,6 tonnes à l'hectare. En contre saison chaude, ils ont fait un rendement moyen de 6,5 tonnes à l'hectare. Cela avec des pics qui peuvent aller jusqu'à 8 tonnes par hectare".
Sur les limites du projet, il a dit : "par rapport à la réhabilitation de ces aménagements, il y a une partie qui n'est pas encore dominée par l'eau. Deux hectares ne parviennent pas à être valorisées". Il a assuré que ce sera pris en compte dans la partie complémentaire du PARIIS.
Concernant les oiseaux granivores, l'ingénieur estime qu'il s'agit d'un "fléau", affirmant à ce sujet : "Nous ne sommes pas restés les bras croisés, il y a une équipe avec la Saed et la DPV (Direction de la protection de végétaux) qui est à pied d'oeuvre. Il y a une semaine, nous avons géolocalisé tous les dortoirs d'oiseaux transmis à la DPV et tous les traitements sont en train d'être faits".
"En plus du traitement, le producteur fait le gardiennage. C'est une pratique que les gens ont tendance à négliger mais la première méthode de lutter contre les oiseaux granivores", a-t-il préconisé. "Il faut une présence continue au niveau de la parcelle pour lutter contre les oiseaux granivores et une présence synchronisée au niveau de la parcelle. Il faut revenir à l'orthodoxie, sécuriser l'investissement", a insisté Samba Wandjaga