Le Global Media Forum 2023 a pris fin ce mardi (20.06). Il a été beaucoup question de la liberté de la presse dans un monde confronté à diverses tensions.
Les menaces qui pèsent sur les professionnels des médias sont en hausse dans le monde en raison notamment de conflits comme en Ukraine, où huit journalistes ont été tués alors qu'ils couvraient la guerre en cours dans ce pays.
Dans le Sahel, les conditions de travail sont aussi de plus en plus difficiles et dangereuses pour les journalistes. Cinq d'entre eux ont été tués dans la région en l'espace de dix ans dans un contexte d'insurrection djihadiste.
Les pays du Golfe de Guinée sont également confrontés à cette insurrection mais la pression sur les journalistes est pour l'instant moindre que dans des pays comme le Mali ou le Burkina Faso.
Naomi Soumanou, de Golfe Medias, au Bénin, explique toutefois que les journalistes doivent de plus en plus faire attention aux mots qu'ils emploient.
"C'est vrai que nous ne pouvons peut-être pas tout dire, il y a le code du numérique qui sanctionne les web activistes. Il est important de ne pas créer des tensions quand un journaliste s'exprime. Mais nous devons faire attention aux termes que nous utilisons" précise-t-elle.
En Guinée, où les militaires sont au pouvoir, les journalistes ont, en mai dernier, observé une journée sans presse pour dénoncer les pressions que leur feraient subir les autorités.
"Nous avons fait la journée sans presse pour dire aux autorités de faire attention et qu'il y a une ligne à ne pas franchir", dit Cabinet Condé, directeur général du groupe Hadafo Media.
Le journalisme d'investigation
Le journalisme d'investigation rencontre également beaucoup de difficultés sur le continent. C'est ce qu'affirme Anas Aremeyaw, le plus célèbre des journalistes ghanéens et auteurs de plusieurs enquêtes notamment la corruption dans le football. Il a l'habitude de dissimuler son visage pour des raisons de sécurité.
"Je suis un journaliste anonyme et c'est cela ma technique. Je le fais pour des raisons de sécurité. Il faut être en vie pour pouvoir raconter des histoires. Voyez comment des journalistes sont tués sur le continent ! Il y a quelques mois, c'est le journaliste camerounais Martinez Zogo qui a été tué. Nous devons nous-mêmes assurer notre sécurité" a-t-il expliqué à la DW.
Le Global Media Forum, un partage d'expériences entre les professionnels de médias venus des quatre coins du monde. Des professionnels aux réalités différentes avec cependant un objectif : celui de donner la bonne information. En faisant toutefois face à une pression politique croissante, notamment en Afrique de l'Ouest.