Ile Maurice: Parlement l Ambiance - Entre embarras et piqué au vif...

Il faut le reconnaître, le ministre Sunil Bholah n'est pas responsable du dossier de l'Africa Fund. Il n'a fait que suppléer son collègue Renganaden Padayachy, le ministre des Finances, qui est en voyage. D'ailleurs, le leader de l'opposition, lui même, a déclaré qu'il ne savait pas que le titulaire n'était pas au pays. C'est pour cette raison qu'avant même le début des travaux parlementaires, Xavier-Luc Duval a fait cette remarque en riant : «Momm-man Sunil, to inn gagn promosion.»

D'ailleurs, dès que le ministre a rendu public les différents montants dépensés par le gouvernement mauricien, Xavier-Luc Duval a esquissé un sourire en secouant la tête. À un moment, le leader de l'opposition a demandé au ministre s'il y a une étude de faisabilité pour construire un bâtiment à Côte-d'Or. Sunil Bholah lui a répondu que, dans sa réponse initiale, il avait dit que les procédures sont en cours pour savoir si le terrain est constructible. «You're a bit l'avocat du diable», a-t-il fait remarquer.

Par la suite, il a entamé les questions, mais Sunil Bholah a répondu la plupart du temps. «I am not aware.» Pendant tout ce temps, il régnait un silence religieux dans le camp du gouvernement. Xavier-Luc Duval lui a fait remarquer qu'en tant que «Senior Minister», il peut répondre à certaines questions. «I am not a Senior Minister», a dit sèchement le ministre.

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C'est le speaker Sooroojdev Phokeer qui est venu à la rescousse du ministre, alors que le leader de l'opposition a enchaîné avec les questions, mais sans avoir de réponses. Il a fini par dire qu'il réservera ses questions au ministre des Finances. Toutefois, il n'a pas manqué de poser une question sur un pre-bid meeting. «J'attends la réponse depuis cinq minutes», a-t-il fait remarquer. À plusieurs reprises, la ChiefWhip, Naveena Ramyad, a montré des signes d'agacement à l'égard des hauts fonctionnaires présents au Parlement, censés donner des réponses au ministre.

Le cas Trilochun

Pendant toute la Private Notice Question, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, est resté silencieux. Toutefois, lors de la Prime Minister's Question Time, les questions de Reza Uteem lui ont fait perdre le calme. Le député de l'opposition lui a posé une question supplémentaire, faisant référence au jugement de la justice. Il lui a demandé s'il compte personnellement contribuer à payer la somme de Rs 1,9 million à Kailash Trilochun, l'ancien président de la Financial Intelligence Unit licencié en 2016, puisque, selon la cour intermédiaire, le Premier ministre est responsable du licenciement. «To pé révé», a déclaré un député du gouvernement.

Pravind Jugnauth a, lui, répondu d'un ton peu commode. «Si vous lisez la loi, si vous la lisez bien, vous verrez. J'ai cité le jugement de la Cour suprême. Pas celui de la cour intermédiaire. Lisez attentivement tout en prenant votre temps ; vous verrez que la Cour suprême a dit que c'est légal que le président de la République résilie son contrat», a-t-il déclaré, tout en lui disant comment lire la loi. Reza Uteem, également avocat, lui a répondu du tac au tac. «J'ai tout lu. J'ai passé plus de temps au barreau à pratiquer que vous. Je n'ai pas de leçon à prendre du Premier ministre. Je demande au Premier ministre de prendre un engagement dans cette Chambre...»

Le speaker l'a interrompu. Il a, cependant, insisté, disant que la cour a déclaré que le paiement doit être fait par le Premier ministre et l'État mauricien. «Je ne donne pas de leçon au membre qui supposément déclare...» Il a tout de suite été arrêté par Paul Bérenger, le leader du Mouvement militant mauricien. «Ki sa sa. Ki sipozéman to pé dir ?», a protesté Paul Bérenger. «Don't jump like a shark», a rétorqué Pravind Jugnauth. Toujours sur cette question, Subhasnee Luchmun Roy a voulu savoir si Kailash Trilochun a un lien de parenté avec un député. Le Premier ministre a déclaré qu'il est le beau-frère de Nando Bodha. «To mem to nomm li, aster to vinn kozé», a fait ressortir Arvin Boolell.

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