Les réactions continuent à pleuvoir. Quelques jours après la publication au grand jour de la double nationalité du président Andry Rajoelina, la classe politique, dans son ensemble, reste en effervescence.
Et la diaspora ne veut pas rester en dehors de ce débat qui risque de se prolonger. Ce lundi, le Collectif des citoyens d'origine malgache monde (2CO2M) a fait part de ses inquiétudes et souhaite ardemment un éclaircissement limpide et transparent de la part des hautes institutions et instances juridiques malgaches. Dans une lettre ouverte, le 2CO2M invite, entre autres, la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), le Sénat et l'Assemblée nationale à prendre leur responsabilité face à cette situation.
Souveraineté nationale
« À titre de rappel, la Constitution représente la règle la plus élevée de l'ordre juridique à Madagascar, et le président en est le garant. Les textes de la Constitution doivent s'appliquer à tout citoyen malgache, à commencer par son président », souligne le Collectif dans une missive publiée hier. Et de soutenir, « il est à craindre, que soient bafouées la mise en place d'une réelle démocratie, avec ses valeurs, ainsi que la souveraineté nationale, à défaut d'une réelle prise de responsabilité de hautes institutions juridiques dans la défense et l'application de la loi sur le territoire de la République malgache ». À l'aube des élections présidentielles à Madagascar à venir, le 2CO2M attend des réponses claires et incontestables à ces questions qui sont d'une importance capitale et d'une extrême urgence, de la part des instances précitées.
Genèse
Le Collectif des citoyens d'origine malgache monde n'a pas manqué de rappeler la genèse de cette affaire. « « La Gazette de la Grande Ile », dans sa publication n° 5973 du 3 mars 2023, et « Le Monde Afrique », dans un article publié par Laurence Caramel le 15 juin 2023, ont révélé, preuve à l'appui, que « le président malgache, Andry Nirina Rajoelina en exercice, détenait une autre nationalité au moment de sa candidature aux élections présidentielles de 2018 », indique la missive. Des publications qui continuent à faire des vagues car des copies de la lettre ont été également déposées au niveau des Nations Unies à Madagascar et de l'Union européenne.