La destination Madagascar est un des plus chers au monde. Les nombreuses taxes se répercutent sur les prix des billets.
Au-delà de quelques imperfections inhérentes à un tel évènement, l'organisation bien rodée a été à la hauteur de ses missions. Le nombre des stands a été au-dessus des espérances. Les exposants ont fait preuve de créativité et d'ingéniosité dans l'achalandage de leurs échoppes. L'éductour a repositionné la Grande île sur le marché mondial du tourisme.
Les visiteurs étaient venus en masse. Mais il reste un handicap à surmonter. Telle une tangente qui trace sa trajectoire à travers le ciel. La destination Madagascar n'est pas à la portée de toutes les bourses. Et même les tarifs sur les réseaux domestiques des transports aériens se trouvent à une hauteur inaccessible même pour les foyers plutôt aisés. À l'origine de cette envolée des prix des billets d'avion, une surtaxe. Par exemple, selon la compagnie Madagascar Airlines, sur les lignes nationales, ce fardeau représente 60% du coût de revient total.
Le reste, 40%, est affecté aux charges financières pour l'achat de carburant, l'acquisition et l'entretien des aéronefs, le catering, le marketing et la publicité, avant de déduire la marge commerciale. Parmi ces cascades de taxation, la surcharge carburant ou taxe YQ, associée aux dépenses de sécurité et aux primes d'assurance, tributaire de la fluctuation du prix du pétrole. Puis, les taxes G9 pour Ravinala Airports ou A5 pour les autres gestionnaires d'aéroports. Il s'agit d'une pénalité liée à l'utilisation des aéroports, calculée au prorata du nombre de passagers embarqués à bord, détaille la compagnie nationale.
Économie d'échelle
S'y rattachent, la taxe à valeur ajoutée ,TVA, à hauteur de 20% du revenu de Madagascar Airlines sur ses vols domestiques, la taxe MG qu'elle verse au titre de l'aviation civile de Madagascar, ACM, et la taxe YR qui représente tous les frais de gestion et les coûts liés à une réservation. Il faudra ainsi faire un exercice de haute voltige pour proposer des billets d'avion acceptables par les passagers.
Des professionnels du tourisme présents à l'ITM, craignant des effets négatifs sur leurs activités avec cette relance qui s'amorce, souhaitent une révision de cette structure des prix. Ils ont aussi remarqué que la solution pourrait venir de la densification des trafics aériens. Des aéroports dans les pays asiatiques et africains, selon eux, reçoivent 300 à 350 vols par jour. Ici, nous avons à peine 70 par semaine. L'idée serait d'arriver à une économie d'échelle pour départager ces pesanteurs qui plombent le décollage de Madagascar Airlines.
L'atteinte de l'objectif d'un million de touristes à l'horizon 2028 dépendra de nombreux facteurs. D'abord , la disponibilité de 40 000 sièges dans les transports aériens voulant desservir Madagascar. Puis, la capacité des éventuels investisseurs dans l'hôtellerie et la restauration à construire 20 000 chambres de haut standing, et enfin la qualité offerte par le personnel affecté aux multiples activités touristiques.