Le jeu politique se corse en République démocratique du Congo, engagée inexorablement sur la voie des élections. Le porte-parole du chairman d'Ensemble pour la République a fini par divulguer les intentions de Moïse Katumbi sur les prochaines échéances électorales.
Par le truchement de son compte tweeter, Olivier Kamitatu, sans ambages, lâche : «Aux tricheurs et aux fraudeurs, nous ne céderons rien. Nous ne sommes pas naïfs. Nous les affronterons la tête haute. Ensemble de Moïse Katumbi et alliés, présentera des listes à tous les niveaux. Jusqu'au bout, nous lutterons pour les élections démocratiques et inclusives et nous vaincrons ».
Une prise de position qui contraste avec la conférence de presse de l'Ecidé. Durant ce face à face, Martin Fayulu a annoncé son retrait du processus électoral en cours, y compris celui de son parti politique. Car, il estime que le fichier électoral ayant servi à l'élaboration de répartition des sièges ne s'est pas fait en toute transparence
Par ailleurs, le leader de l'Ecidé a invité la Communauté internationale à ne dépêcher aucune mission d'observation pendant les élections, en solidarité avec la souffrance et à la dignité du peuple congolais. «Nous demandons à la communauté internationale de se montrer sensible à la souffrance et à la dignité du peuple congolais et à soutenir sa marche irréversible vers la démocratie et l'Etat de droit et de n'envoyer aucune mission d'observation à une parodie d'élections », a-t-il déclaré.
Mais, sollicite-t-il, l'implication de la SADC pour mettre ensemble toutes les parties prenantes avec objectif d'apporter des correctifs nécessaires au processus électoral en cours.
Le FCC donne la voix
On a longtemps cru que le FCC attendait l'annonce de parole de Joseph Kabila avant de prendre position sur l'une ou l'autre question. C'est le porte-parole du bureau politique du Front commun pour le Congo (FCC), famille politique de l'ancien président Joseph Kabila, Patrick Kanga qui est sorti de sa tanière via twitter, pour saluer le boycott du processus électoral par Martin Fayulu et son parti, Ecidé.
Le président national de l'Ecidé, bien qu'investi candidat à la présidentielle de décembre 2023, a choisi de ne pas se présenter ni d'aligner des candidats à tous les autres scrutins. Martin Fayulu accuse le pouvoir en place de vouloir organiser «une parodie» d'élections avec un fichier électoral non crédible et de modifier la constitution pour prolonger le mandat du chef de l'État de 5 à 7 ans.
Ces positions diamétralement opposées hypothèque le meeting du quatuor du samedi 24 juin. Le peuple attendait des options concrètes de l'opposition pour la suite des évènements. D'abord, le sit-in annoncé pour chaque jeudi devant les bureaux de la CENI, n'a pas tenu. Ensuite, toutes les fois que cette opposition programme une manifestation, c'est l'Hôtel de ville qui modifie les dates. Et cette opposition, comme un enfant de choeur, s'y soumet.
L'Ecidé a décidé de ne plus se plier aux caprices de l'autorité urbaine. De plus en plus dans l'opposition, on commence à penser à l'existence d'une cinquième colonne qui mettrait en péril toutes les initiatives de cette opposition. N'est-ce-pas là le début de la fin ?