Ile Maurice: Mauritius Institute of Biotechnology - Des projets pharmaceutiques en bonne voie

En 2020-2021, le Budget faisait mention du développement de l'industrie pharmaceutique. Le 7 juin de cette année, plusieurs nominations ont été faites pour la présidence des «steering committees» dédiés à la biotechnologie. Où en est-on avec ce secteur ? Quelles diverses catégories existent dans cette filière ? Explications.

La mise en place d'une industrie pharmaceutique hi-tech, couplée à la création d'un centre national de BioTech est bien enclenchée. Cette mesure avait été annoncée dans le Budget 2020-2021. En effet, suite aux cas positifs au Covid-19, il était question de favoriser des investissements prioritaires dans la fabrication de produits pharmaceutiques, de dispositifs médicaux et d'équipements de protection, ainsi qu'au niveau des initiatives pour l'établissement de centres médicaux de recherche et de développement.

Suivant les recommandations du Technical and Scientific Committee du Mauritius Institute of Biotechnology Ltd (MIBL), plusieurs personnes ont été nommées à la tête de steering committees dans diverses classifications de la biotechnologie, le 7 juin. Ainsi, Jean Claude Autrey est le président du comité pour la green biotechnology tandis que le Dr D. Marie sera responsable de celui consacré au blue biotechnology sector. Ken Poonoosamy est, lui, le nouveau chairman du comité de la white biotechnology, Zouberr Joomaye de celui de la red biotechnology, et Drishtysingh Ramdenee est le président du comité de la grey biotechnology. Ce dernier est par ailleurs également l'Acting officer in charge du MIBL.

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Les progrès

Quels sont les avancements dans l'institution de ce créneau depuis les trois dernières années ? Selon Drishtysingh Ramdenee, il y a eu un appel à intérêts pour considérer les promoteurs internationaux. «Nous avons reçu 33 intérêts de projets pharmaceutiques ou ce qui tourne autour de ce domaine. Pour chacun d'entre eux, il y a tout un processus au niveau des règlements, de la facilitation et du due diligence des promoteurs eux-mêmes», déclare-t-il. Cette partie suit son cours. À ce stade, poursuit-il, cinq à ou six projets locaux et internationaux en red biotechnology (pharmaceutique) sont très avancés. Outre l'aspect technique, il faut avoir un cadre d'investissement.

Dans un deuxième temps, dit-il, le conseil d'administration a pris la décision d'évaluer les possibilités et les stratégies de développement dans d'autres secteurs de la biotechnologie, hormis le pharmaceutique. Lesquels ? «La red biotechnology inclut le pharmaceutique ; la blue biotechnology comprend la vie marine, la green biotechnology couvre tout ce qui est économie circulaire et le recyclage, etc. ; la grey biotechnology caractérise le segment industriel, et la white biotechnology est composée de l'industrie chimique», explique-t-il.

La démarche sera d'identifier les projets d'intérêt déjà en cours, ou ceux nécessitant des co-investissements ou facilitations. Il faut aussi travailler sur la stratégie pour formaliser certains secteurs. «Par exemple, au niveau de l'agriculture, nous avons eu des Assises récemment. On a constaté que les centres locaux ont déjà fait diverses recherches, notamment dans le secteur cannier. Les discussions qui s'entameront au sein des comités en green biotechnology s'attelleront à la commercialisation et au développement de ce segment», précise notre interlocuteur, qui organisera bientôt la première réunion en grey biotechnology.

Son objectif est de faire un état des lieux des projets déjà en structuration aux niveaux recherche et industrie, d'identifier les «gaps», s'il y en a, en termes de régulation, etc., et de faire un processus de «match-making» entre l'académique, le commercial et le volet financier. «Finalement, c'est de venir avec un cadre d'investissement et de facilitation pour plus de projets commerciaux dans la biotechnologie.»

Pour sa part, Jean Claude Autrey, également directeur du MIBL, indique que le comité de pilotage sur la biotechnologie verte est composé des personnalités et institutions suivantes : le directeur du Food and Agricultural Research and Extension Institute ou son représentant ; l'agent responsable du National Agricultural Products Regulatory Office ou son représentant ; du Dr Asha Dookun-Saumtally, membre du comité de direction de MIBL ; le directeur des services agricoles du ministère de l'Agro-industrie et de la sécurité alimentaire ou son représentant ; un représentant de la faculté d'Agriculture de l'université de Maurice ; un représentant du Economic Development Board ; un représentant du secteur privé qui sera nommé par Business Mauritius ; le directeur général du MIBL ou son représentant sera présent, et toute autre personne compétente à laquelle le comité fera appel. «Depuis novembre 2021, nous étions en phase de latence en raison de la complexité des biotechnologies et du temps qu'il faut pour mettre sur pied un nouveau pilier économique. Compte tenu des progrès que nous avons accomplis, nous allons maintenant entamer la phase qu'on peut qualifier d'exponentielle vers des résultats probants», déclare-t-il.

Il soutient que la biotechnologie verte relève du développement et de la mise en application de politiques, de stratégies et d'initiatives pour répondre aux défis environnementaux afin d'améliorer la production agricole, tant des cultures que des animaux, et pour exploiter davantage les ressources renouvelables. Selon Jean Claude Autrey, ce segment tiendra compte de facteurs comme la biosécurité, la conservation de la biodiversité, l'atténuation des changements climatiques et le développement durable.

Le comité devra élaborer des stratégies, des lignes directrices et des pratiques exemplaires pour promouvoir des pratiques de biotechnologie écologiques durables et responsables. Ceci peut comprendre l'évaluation de l'impact environnemental des applications biotechnologiques, la détermination des risques potentiels et la recommandation de mesures d'atténuation.

Recherche, innovation et collaboration

De plus, le comité apportera son concours et son soutien à la recherche et à l'innovation dans le domaine de la biotechnologie verte, dont le développement de nouveaux outils biotechnologiques pour améliorer les cultures agricoles, la production animale, la biologie moléculaire, les techniques et applications qui contribuent à la sécurité alimentaire et à la durabilité environnementale.

La facilitation du dialogue et la collaboration entre les intervenants, y compris les organismes gouvernementaux, les représentants de l'industrie, les chercheurs et les organisations de la société civile sont aussi prévues. Ceci peut impliquer l'organisation d'ateliers, de conférences et d'autres événements pour partager les connaissances, échanger des idées et favoriser les partenariats. «Le comité encouragera les initiatives de renforcement des capacités visant à mieux faire connaître et comprendre la biotechnologie verte.

Par exemple, sous forme de programmes de formation, des ateliers et des campagnes de sensibilisation ciblant différents groupes d'intervenants, y compris les agriculteurs, les scientifiques, les décideurs et le grand public. L'instance veillera aux progrès et à l'impact des initiatives de biotechnologie verte, et évaluera périodiquement leur efficacité. Ceci peut comprendre la réalisation d'évaluations, la collecte de données, et la production de rapports pour éclairer la prise de décisions et l'élaboration de politiques», ajoute-t-il.

Jean Claude Autrey soutient également que le comité sera en opération pendant deux ans et que ses membres devront révéler toute source de conflit d'intérêts.

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