Ile Maurice: Dix bougies pour Bises Bees - Sarah Latcheemoona confiante

interview

Racontez-nous votre parcours et ce qui a changé au fil des années dans votre métier ?

À 25 ans, après mes études supérieures et mon métier de lecturer à l'université Charles Telfair, j'ai décidé de lancer mon propre business. Dynamique et jeune, j'avais comme rêve de lancer ma propre école et j'ai foncé tout droit vers la réalisation de ce rêve. J'ai commencé par un business plan pour mon projet d'école, qui a été un outil stratégique afin de me guider tout au long de mon aventure. Cela m'a aidée à atteindre mes objectifs à court et à long terme. Tout a commencé par le choix du logo et l'emplacement de l'école pré primaire.

J'avais comme principal objectif d'offrir une attention personnalisée à chaque enfant. Au fil des années, j'ai conçu un programme qui offre aux élèves une expérience éducative riche, pour qu'ils puissent acquérir les compétences nécessaires pour réussir dans un environnement en constante évolution. On essaie d'aider l'enfant, dès la petite enfance, à s'adapter à l'apprentissage, tout en lui offrant la possibilité de cultiver ses talents et ses intérêts.

Comment se sont passés le lancement, puis l'évolution de Bises Bees ?

J'ai ouvert Bises Bees (crèche et pré-primaire) le 21 juin 2013. J'ai débuté avec l'aide de mes proches, incluant ma mère Kathleen. Par la suite, j'ai fait le recrutement d'une belle équipe à qui j'ai offert une formation au cours des années. Nous sommes aujourd'hui 18 personnes qualifiées et dévouées. Je remercie infiniment cette belle équipe d'être dans ma vie parce que, sans elle, je n'aurais jamais pu en arriver là. J'ai comme motto : «One team, one dream.»

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En dix ans, j'ai pris conscience que chaque enfant est unique, et que l'amour et la patience sont les bases pour que ces petits puissent nous faire confiance et pour créer cette connexion dès la petite enfance. On offre de l'amour aux enfants, aussi bien que de l'attention. Quand ils sont très jeunes, ils ont un sens inné de l'émerveillement ; c'est cela qui me fascine et me passionne.

On encourage les parents à profiter du temps avec les plus petits, et d'éviter autant que possible les écrans et autres supports, afin qu'ils développent, dès la petite enfance, une réelle connexion familiale. On organise beaucoup d'activités pour que ces enfants puissent jouer et profiter au maximum de l'instant présent avec des activités, telles que le Divali, la Fête du printemps, Eid, la Fête des mères et le théâtre, entre autres. Nous faisons des expositions par les élèves de trois mois à cinq ans.

En quoi constitue votre approche pédagogique ?

L'adaptation et l'orientation se passent d'après l'enfant. On demande aux parents ce que les enfants aiment comme livres, leurs passions, les animaux, les dernières sorties, etc. On commence ainsi, jusqu'à ce que l'enfant s'adapte à notre routine.

L'approche éducative s'organise autour des besoins de l'enfant. Par l'observation au quotidien, notre équipe est là pour la sécurité de l'enfant, l'aide à développer sa confiance en lui, et pour répondre à ses besoins de jouer, de communiquer, de bouger et de montrer ses émotions.

Avec la Covid-19, cela a été très dur. Mais on a pu faire des vidéos chaque jour pour que les enfants puissent travailler comme à l'école. C'était très challenging de reprendre après la pandémie, mais nous avons pu le faire grâce à la collaboration de mon équipe et des parents. On avait déjà préparé des livrets pour chaque enfant et on les a postés pour que chaque enfant puisse travailler à la maison, avec ses parents, guidé par les professeurs. Concernant le port du masque, on a dû trouver et implémenter d'autres idées pour accueillir les enfants le matin et les redonner confiance que c'était toujours nous, les accompagnatrices.

Comment avez-vous accueilli la récente décision du gouvernement de rendre tout le pré-primaire gratuit ?

Tout le pré-primaire ne sera jamais gratuit tant qu'il y aura des établissements privés, comme le nôtre, qui dispensent un niveau de qualité nettement supérieur aux écoles publiques, tout comme cela a toujours existé pour le primaire et le secondaire. Les parents auront le choix de décider, bien entendu, s'ils ont les moyens de donner la chance à leur tout-petit de faire partie de l'élite de demain.

Nous sommes une école privée. Donc, pour moi, cela ne changera pas grand-chose car nous offrons à chaque élève une attention particulière. Si nous pouvons faire cela, c'est grâce aux parents. Si nous accueillons trop d'élèves dans l'école, nous ne pourrions pas offrir une attention unique à chaque élève.

Comment s'annonce l'avenir pour Bises Bees et le pré-primaire privé ?

Nous continuons à travailler ensemble et à offrir une éducation de qualité aux élèves, en étroite collaboration avec le ministère de l'Éducation et celui de l'Égalité des genres et de la famille. Nous avons très à coeur l'éducation des plus petits et notre but est que les enfants deviennent des élèves responsables et bienveillants.

Nous n'avons pas de réels soucis à nous faire, tant que nous aurons une partie de la population qui n'hésitera pas à investir dans l'avenir de ses enfants. L'éducation, surtout au tout début de leur vie, n'a pas de prix. Nous investissons massivement chaque année pour nous différencier des autres. Notre plus grande satisfaction est quand nous voyons nos premières cuvées qui terminent le fin de cycle du primaire haut la main. C'est la joie et la satisfaction du devoir accompli.

Fiche

Sarah Latcheemoona, 35 ans

Fiancée à Jean-Paul, «mon mentor, mon guide qui m'a soutenue»

Mère d'un petit garçon de 16 mois

Amoureuse des animaux et des plantes

Une femme aimante

Son livre préféré : Le petit prince

Ses citations préférées du livre : «On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.» ; «Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras unique au monde. Je serai unique au monde...» et «C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui rend ta rose importante.»

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