Dakar — Le taux de vulnérabilité des ménages sénégalais est estimé à "54,2 % pour 2018, soit l'équivalent de 1,5 fois l'incidence de la pauvreté qui est de 37,8 %" dans le pays, indique un rapport de la Banque mondiale rendu public ce mercredi.
Une partie de ce rapport consacré au Sénégal porte sur "les ménages vulnérables chroniquement pauvres, les ménages vulnérables non pauvres et les ménages non vulnérables et non pauvres", selon Hélène Aminatou Ba, économiste chargée du Sénégal au sein de cette institution financière et coauteure du rapport.
Les deux premières catégories, qui forment ensemble les ménages vulnérables, représentent "55 % de la population, tandis que la dernière catégorie, celle des ménages non vulnérables et non pauvres, représente un peu plus de 45 % de la population", a expliqué Mme Ba au cours d'une cérémonie de présentation du document.
"Les taux de vulnérabilité et de pauvreté sont plus élevés dans les zones rurales que dans les zones urbaines. Comme la pauvreté, la vulnérabilité au Sénégal est élevée dans toutes les régions, à l'exception de Dakar", a précisé Hélène Aminatou Ba.
Elle signaler que les zones rurales contiennent "un peu plus de la moitié de la population (53 %) mais abritent 80 % de la population des ménages vulnérables chroniquement pauvres et deux tiers des ménages vulnérables non pauvres".
"Au niveau national, les 2/3 de la vulnérabilité résultent d'un niveau élevé de pauvreté et le 1/3 restant du risque de tomber dans la pauvreté en cas de choc négatif", a poursuivi l'économiste de la Banque mondiale.
Elle ajoute que "la vulnérabilité induite par la pauvreté est la conséquence d'un faible capital humain et physique ou de la persistance à s'engager dans des activités à faible rendement en raison d'une mauvaise gestion des risques".
Selon Hélène Aminatou Ba, la prévalence de la vulnérabilité induite par la pauvreté signifie que les programmes de lutte contre la pauvreté "devraient se concentrer sur les ménages chroniquement pauvres, qui sont pauvres en raison de leur faible dotation en capital humain et physique".
Elle estime que les ménages vulnérables et non vulnérables "présentent des caractéristiques sociodémographiques et économiques très différentes, qui doivent être prises en compte dans l'élaboration des politiques publiques".