La Banque mondiale (BM) a lancé, mercredi à Dakar, son rapport annuel sur la situation économique du Sénégal, consacré aux politiques de réponses possibles aux besoins des groupes vulnérables permettant d'améliorer leur résilience aux chocs.
« L'assainissement budgétaire est une priorité pour le Sénégal au regard du durcissement des conditions financières sur les marchés régionaux et internationaux. Il permettrait une diminution progressive de la part importante de l'encours de la dette au PIB après 2023 », a notamment recommandé Hélène Aminatou Ba, économiste-pays à la Banque mondiale, par ailleurs, une des principaux auteurs du rapport. Celui-ci indique que les politiques de réduction de la pauvreté ciblant uniquement les populations pauvres pourraient se révéler inefficaces en cas de chocs, car elles excluent les personnes vulnérables à la pauvreté. « Assurer une croissance inclusive, face à la récurrence des chocs, constitue un important défi auquel le pays devrait faire face », lit-on dans ce document.
Mais d'après Mme Ba, « même si le risque de surendettement reste modéré à ce jour, il est quand même important de garder une marge de manoeuvre afin de se donner les moyens de faire face aux situations difficiles ».
En outre, une réduction de la croissance a été notée en 2022 (4,2% contre 6,5% en 2021), du fait de la baisse de l'investissement, des exportations et de la production agricole, entre autres. Ainsi, même si les perspectives macroéconomiques sont plus favorables, le Sénégal a besoin d'une croissance plus inclusive « compte tenu de l'inflation qui a accentué la pauvreté en 2022 ».
La Banque mondiale semble même remettre en cause l'option du gouvernement tendant à apporter un appui direct aux pauvres. « Les politiques de réduction de la pauvreté ciblant uniquement les populations pauvres pourraient se révéler inefficaces en cas de chocs, car elles excluent les personnes vulnérables à la pauvreté », souligne l'institution. Seule une croissance bien partagée peut donc aider à mieux amortir les chocs.
En attendant, la Banque mondiale espère que l'évolution des prix à l'international, l'accroissement des investissements directs étrangers ainsi que le recours aux partenariats public-privé pour financer les investissements publics apporteront un peu de souffle dans le secteur secondaire.