Bonjour, je suis ravie d'être à nouveau au Maroc en cette occasion. Je viens de participer à un excellent débat avec M. Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al Maghrib, sur les monnaies numériques de banque centrale (MNBC) dans le cadre de la table ronde de haut niveau sur les monnaies numériques de banque centrale : pour une nouvelle vision du rôle du secteur public en matière de monnaie et de paiements.
Je tiens à remercier le gouverneur pour l'hospitalité et l'accueil chaleureux qu'il nous a réservés. J'aimerais également saluer le partenariat continu qui lie le FMI et le Maroc et qui a permis l'organisation conjointe de cet événement, auquel participent des intervenants de premier plan venus du monde entier, dans la perspective des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale de 2023, qui se tiendront au mois d'octobre à Marrakech, où se retrouveront nos pays membres.
Au cours du débat d'aujourd'hui, nos échanges ont été particulièrement constructifs, notre principal objectif dans le cadre de cet événement de haut niveau étant de mener une réflexion approfondie sur les monnaies numériques de banque centraleen Afrique.
Nous avons convenu de la nécessité de poursuivre le dialogue sur ce type de monnaies et de rassembler et de partager les connaissances et les informations disponibles au profit de nos pays membres en Afrique, au Moyen-Orient et au-delà. Nous avons également souligné l'intérêt d'une meilleure coordination dans certains domaines liés, à savoir la transition numérique, la fintech et les réformes économiques.
Tirer parti de la transition numérique sera aussi l'un des thèmes principaux de nos assemblées annuelles de 2023.
J'ai rappelé dans mon intervention que les monnaies numériques de banque centrale peuvent contribuer à accroître l'inclusion en permettant à davantage de personnes d'accéder aux services financiers à moindre coût, à renforcer la fiabilité et l'efficacité des systèmes de paiement et à rendre les paiements et les envois de fonds internationaux moins coûteux et plus rapides. Cependant, mal conçues, les monnaies numériques de banque centrale pourraient également générer des complications juridiques et des problèmes de confidentialité des données, des cybermenaces, et des risques pour la stabilité et l'intégrité financières, ainsi que pour les opérations des banques centrales.
Par ailleurs, les monnaies numériques de banque centralepourraient permettre de réduire le nombre d'intermédiaires pour les paiements internationaux, de favoriser la concurrence et d'améliorer la transparence. Cependant, la facilité d'accès aux MNBC étrangères pourrait entraîner des risques de substitution des monnaies et de volatilité des flux de capitaux.
Ces aspects sont importants pour le FMI, qui a pour mandat de veiller à ce que les monnaies numériques, y compris celles des banques centrales, favorisent la stabilité économique et financière au niveau national et mondial. À cet égard, je considère cette table ronde comme le prolongement de nos récents échanges à Djeddah sur les MNBC dans la région, en septembre 2022. Elle concorde également avec deux publications à paraître du FMI sur les monnaies numériques de banque centrale, la première sur les MNBC et les paiements numériques privés en Afrique subsaharienne, et la seconde présentant une feuille de route pour les MNBC au Moyen-Orient et en Asie centrale. Ces documents présenteront une nouvelle analyse et les enseignements tirés de ces régions.
Je me réjouis de poursuivre ma visite à Rabat aujourd'hui et à Marrakech demain. Choukran !
