En Mauritanie, les épreuves du baccalauréat se sont déroulées du 19 à ce 22 juin 2023. À cette occasion, les autorités ont procédé à des coupures d'Internet mobile, durant quelques heures, pour tenter de lutter contre la triche. Reportage dans un centre d'examen à Nouakchott.
En Mauritanie, ce 22 juin 2023, c'est la quatrième et dernière journée du baccalauréat qui a commencé le 19 juin. Près de 45 000 élèves sont inscrits en ce rendez-vous. Pour éviter qu'ils ne soient tentés de tricher, toute la semaine, les ministères de l'Éducation, de l'Intérieur et du Numérique, ont demandé, comme les deux années précédentes, la suspension de la connexion mobile dans tout le pays durant les épreuves, de 8h à 12h et de 15h30 à 17h30 heure locale.
« Ça ne nous impacte pas, personne ne ramène son téléphone »
Devant l'un des centres d'examen de Tevragh Zeina à Nouakchott, des lycéens sortent avec soulagement de leur épreuve de sciences naturelles. À chacun de leur test, le réseau internet est coupé sur les portables dans toute la capitale pour limiter la triche. Une restriction qui ne semble pas beaucoup les perturber.
« C'est vrai, la tricherie ici existe beaucoup, juge l'un d'entre eux. Ils n'ont pas tort. Mais le téléphone et Internet, ça ne nous impacte pas parce que personne ne ramène son téléphone ».
« Ça ne change rien du tout, abonde un autre. Tu peux ramener des feuilles, tu peux ramener des VIP. Ce sont des petits trucs que tu mets dans tes oreilles et il y aura une personne devant qui va te dicter ce que tu dois écrire ».
« Ça dure quatre heures le matin et deux heures l'après-midi »
Pour Moussa Dem, professeur et surveillant cette année dans un centre d'examen au sud de la capitale, si cette alternative ne suffit pas à stopper totalement la fraude, elle est selon lui très efficace à court therme : « Ça ne peut pas régler tous les problèmes, il faudrait aussi renforcer la surveillance. Mais cette année, dans toutes les salles ou j'ai surveillé je n'ai pas vu un seul élève qui détient un portable. Ça veut dire que la coupure d'Internet est un moyen de lutter contre la triche. »
Si la coupure de l'Internet mobile est parfois contestée par la population car jugée contraignante, pour Naji Saïd, inspecteur général de l'éducation nationale, elle reste temporaire et nécessaire : « Ça dure quatre heures le matin et deux heures l'après-midi. Ça a donné de très bons résultats. Plusieurs mesures ont été prises pour lutter contre la tricherie. Nous, nous voulons un vrai bac. »
La connexion mobile aura été coupé trois fois depuis le début de l'année, avec les émeutes du mois de mai 2023 et l'évasion des quatre djihadistes en février de la même année.