Madagascar: Vie carcérale - Des enfants détenus abandonnés à leur sort

Certains détenus mineurs se sentent lésés car non seulement ils ne sont pas encore jugés mais ils n'obtiennent pas non plus d'approvisionnement alimentaire de leurs familles. Une situation qui affecte considérablement leur état psychologique.

Éloignés de leurs familles, souvent sans moyens financiers, les mineurs détenus se sentent abandonnés. Les détenus du quartier des mineurs de la maison centrale d'Antanimora sont majoritairement issus d'un milieu social défavorisé, ce qui empêche leurs familles et proches de leur rendre régulièrement visite en raison du manque de moyens financiers.

« Cela fait déjà un an que je n'ai pas vu ma famille. Ma mère ne m'a plus rendu visite depuis qu'elle a eu un accident vasculaire cérébral à la suite de mon incarcération. Heureusement, mes camarades détenus ne m'ont pas laissé tomber, car ils partagent avec moi la nourriture apportée par leurs familles », témoigne Solo (prénom d'emprunt). Un autre détenu mineur, accusé de vol à la tire, se plaint de la lenteur de la décision judiciaire qui l'empêche de connaître son sort. Pour eux, la privation de leur liberté signifie essentiellement la privation de leur enfance.

« Plutôt que de grandir avec ma famille, nous sommes détenus dans cette maison carcérale et grandissons sans liberté. La réalité est amère, mais il faut aussi admettre que certaines de nos familles nous ont oubliés au fil du temps », déplore Benja (prénom d'emprunt). Il convient de noter que des repas variés et équilibrés sont distribués chaque jour aux détenus, en plus de la portion de manioc offerte le matin, à l'exception du dimanche où ils doivent se contenter du manioc.

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Droits

Afin qu'ils ne se sentent pas seuls et abandonnés à leur sort, les étudiants de la première promotion du Master 2 en Droits de l'Homme de la Faculté de Droit et des Sciences Politiques (FDSP) de l'Université d'Antananarivo ont effectué une visite à Antanimora hier. Mais ils ne sont pas venus les mains vides, car ils ont apporté des produits de première nécessité qu'ils ont déjà mis dans un sac individuel pour eux. Ils ont également offert aux enfants détenus une séance de sensibilisation sur leurs droits.

Cette action s'inscrit dans le cadre de la célébration du mois de l'enfance et du 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH). « À travers cette action, nous appelons davantage la société à respecter les droits de l'homme, notamment ceux des enfants, étant donné que certains de leurs droits sont encore bafoués », selon la vice-présidente de l'association des étudiants en Master 2, Rindra Rafalimanana.

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