L'atmosphère a été tendue dans la capitale, hier soir. Des habitants de la ville ont manifesté contre les longues coupures de courant.
La Jirama joue avec les nerfs des ses clients. Elle a privé d'électricité plusieurs quartiers dans le réseau interconnecté d'Antananarivo (Ria), pendant plusieurs heures, hier. « Nous n'avons pas eu d'électricité, toute la journée. Nos activités ont été suspendues, car on ne peut rien faire sans courant », témoigne un fabricant d'yaourt à Androndra.
Cette coupure a duré, au moins, dix heures de temps. Cette longue journée sans courant a été la goutte d'eau qui a fait déborder la vase, après plusieurs jours de coupures intempestives. Les mouvements de contestation se sont multipliés, hier soir. Plusieurs habitants d'Antananarivo sont sortis dans la rue, pour manifester leur mécontentement. Ils ont bloqué la circulation en incendiant des pneus sur la chaussée, à Tsarasaotra, à Ambohipo, à Androndra, à Soanierana. L'embouteillage a été monstre, dans ces quartiers.
Les véhicules ont dû changer de trajet. La Jirama ne précise pas les origines de ces coupures. Elles ne figurent même pas dans son programme de délestage tournant, du 21 juin. Si on s'en tient à ses publications, le délestage d'hier ne devrait durer que deux heures trente, entre 10 h30 et 13 heures, et ne devrait toucher que les quartiers à proximité d'Andohan'i Mandroseza, d'Androndra, de Tanjombato, d'Andoharanofotsy, de Bevalala, d'Ankorondrano, de Soavimasoandro, d'Andohatapenaka, de 67 Ha, d'Ankazomanga, d'Anosivavaka, d'Antanandrano, d'Ivato, et d'Anjanamasina. Mais vu les faits, les coupures ont été plus longues et ont touché beaucoup plus de quartiers que prévu.
Impasse
La Jirama semble être dans l'impasse. Il y a une semaine, elle a évoqué un gap de production dans la centrale hydroélectrique d'Andekaleka. Le débit d'eau qui alimente cette centrale est très faible. Il a été de 31m3. En cet hiver, cette source d'eau tarit. Ce phénomène va continuer jusqu'à la prochaine saison des pluies. La Jirama ne peut rien contre la nature, certes. Mais en tant que service public, elle se doit de trouver des solutions urgentes. Elle doit apaiser les tensions. Autrement, cela va conduire à une explosion sociale, à la veille de l'élection.