L'ONG TerangaLab interpelle les acteurs politiques sur l'urgence à intégrer les questions liées à l'environnement dans le débat public. A l'occasion d'un atelier de formation des jeunes sur les questions de justice climatique, le directeur exécutif de l'ONG a sonné l'alerte.
Le débat politique ne doit pas occulter les enjeux liés aux changements climatiques. C'est la position exprimée par l'ONG TerangaLab, qui se désole de la tension politique que traverse le Sénégal, mais rappelle les problématiques de la résilience face aux conséquences du changement climatique sur les populations, notamment celles qui sont les plus vulnérables et situées sur les zones littorales. «La situation politique actuelle au Sénégal est marquée par la violation des droits de l'homme et l'omniprésence du débat politique et judiciaire, qui ont malheureusement masqué et rendu inaudibles les véritables enjeux écologiques et environnementaux.
Cette situation est préoccupante car elle détourne l'attention du public et des décideurs politiques des défis cruciaux auxquels notre pays est confronté en matière de durabilité et de préservation de l'environnement. En effet, récemment, nous avons été témoins de la célébration de deux événements mondiaux importants, à savoir la Journée mondiale de l'environnement et la Journée mondiale des océans, qui sont malheureusement passés inaperçus dans notre pays», se désole l'organisation dans une note de position publiée en marge d'une session de formation des jeunes pour le plaidoyer en faveur de la prise en charge de leurs préoccupations dans les discours politiques.
De l'avis du directeur exécutif de l'ONG TerangaLab, ces journées mondiales pouvaient être des moments pour sensibiliser les populations sur les défis écologiques. C'est pourquoi les responsables ont décidé de mettre en oeuvre des stratégies afin que le vécu et le récit des populations victimes de ces effets du changement climatique puissent se faire entendre. Dans ce cadre, des jeunes, des leaders associatifs et plus d'une vingtaine de communautés installées sur le littoral sénégalais ont pu bénéficier d'une formation sur le thème de la «Justice climatique», afin de leur permettre de mieux organiser leur résilience mais aussi et surtout de les aider à structurer le discours pour porter le plaidoyer autour de ce sujet. «Nous avons eu à organiser des formations à l'endroit des jeunes sénégalais, des leaders associatifs mais aussi des leaders communautaires sur les questions de justice climatique afin de les aider à rendre audibles et visibles leurs propres récits. Plus de 227 jeunes ont été touchés dans le cadre de la formation sur les notions de justice climatique et sur les techniques de plaidoyer en ligne. Il s'agit de permettre à ces jeunes de construire des plaidoyers structurants pour façonner, à leur manière, le récit sur le climat au Sénégal», a expliqué le directeur exécutif de Teranga LAB.
Pour que les questions de justice climatique et de la résilience communautaire soient au centre du débat public, l'ONG préconise un plan d'actions qui s'articule autour de la communication de masse. Il s'agit d'organiser des campagnes de sensibilisation qui mettent en lumière les enjeux environnementaux majeurs auxquels notre pays est confronté, de faire le plaidoyer politique, d'engager un dialogue constructif avec les décideurs politiques afin de les sensibiliser aux problèmes environnementaux et de promouvoir l'intégration de politiques et de mesures efficaces pour la protection de l'environnement dans leur programme politique, entre autres solutions. En attendant, l'ONG, qui a déjà formés plusieurs jeunes, entend étendre et intensifier son action sur toute la bande littorale, particulièrement sur la petite côte, entre Mbao et Joal Fadiouth. Cela dans le cadre du projet «Climate Media Collaboratif», conduit en partenariat avec OXFAM Sénégal.
