Le Sénégal, à l'instar de la communauté internationale, a célébré hier, mercredi 21 juin, la fête de la musique. Pour la présente édition, la célébration est inscrite dans «la sobriété», a fait savoir, le ministère de la Culture et du Patrimoine historique, dans un communiqué. Les raisons évoquées, la situation et le contexte actuels du pays marqués par de violentes manifestations ayant entrainé une quinzaine de morts (16 selon le bilan officiel) et de nombreux blessés enregistrés.
Ballago en mémoire...
Pour ce qui est de la production musicale sénégalaise, la fête de la musique a été une occasion pour revisiter la trajectoire du grand parolier, Thione Ballago Seck, qui a marqué son époque en alliant mélodie et verbe dans ce qu'il savait faire de mieux à savoir chanter avec responsabilité. C'est dire que, dans le chant, au-delà de l'aspect distraction, il y avait un puissant message qui éduquait, consolait, conseillait. Ce grand artiste à la production très instructive, qui repose auprès de son Seigneur, continue à transcender le temps.
Célèbrant le chanteur sénégalais de «mbalax», la source rappelle que Thione Ballago Seck, a vu le jour le 12 mars 1955 à Dakar. Dès son jeune âge, entre 11 et 16 ans, il participe aux festivals et aux fêtes traditionnelles. Puis, il devient membre groupe dakarois «Star Band», avant d'intégrer le groupe cinquantenaire «Orchestra Baobab».
En 1984, Thione Seck forme le groupe «Raam Daan», avec son frère. Il se lance après dans une carrière indépendante et donne une nouvelle tournure à sa trajectoire, avec à la clef la production d'albums variés : «Yow», «Chauffeur Bi», «Sey», «Le pouvoir d'un coeur pur (1988)», «Daaly (1996)», «Favori (2000)», «Boul Doff (2002)» et «Orientissime (2005)».
Sa légende s'est justement nourrie de la richesse de ses textes, qui parlent, au-delà du mélomane, à la plupart de ses compatriotes. De par les paroles de ses chansons, leur plein sens et leurs profondes connotations, Thione Seck réussissait à éduquer, ramener au quotidien des valeurs partagées, jugées fondamentales mais surtout interpeller, au besoin, sur les tares de la société sénégalaise.
Il était perçu comme «un humaniste engagé», qui a profondément marqué la musique sénégalaise. Certains de ses titres retentissent encore dans des espaces où se rassemblent la masse sénégalaise, comme dans les moyens de transport en commun (car rapide, Ndiaga Ndiaye, bus interurbain). Deux (2) titres de son album «Orientissime» peuvent témoigner du caractère fédérateur et éducatif de sa musique. Il s'agit de «Doom (l'enfant)» et «Siw (la notoriété)».