La Galerie de la Ligue des écrivaines du Maroc a abrité récemment à Rabat la cérémonie de signature du livre «L'Amour et l'art» de l'écrivaine et artiste-peintre Loubaba Laalej, membre de la Ligue des écrivaines du Maroc et du Bureau permanent de la Ligue des écrivaines d'Afrique.
Inscrit dans le cadre des activités de la 28 ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL), cet événement, organisé à l'initiative de la Ligue des écrivaines du Maroc, présidée par l'écrivaine Badia Radi, a été marqué par la présence d'une pléiade d'intellectuels, d'étudiants, de chercheurs, de créateurs et de professionnels des médias et de férus d'art et de littérature.
Tel une pomme croquée à pleines dents, l'ouvrage «L'Amour et l'art» de Loubaba Laalej est préfacé par deux personnalités éminentes: le critique littéraire Dr. Mostafa Ennahhal et le journaliste et enseignant-chercheur français Claude Malin. Sa version arabe a été traduite avec brio par le critique et chercheur Dr Abdallah Cheikh.
Cet ouvrage se distingue par la richesse des éléments artistiques, poétiques, historiques ainsi que philosophiques qui s'y entremêlent harmonieusement pour former un univers singulier. Loubaba y alterne ses toiles et ses textes comme pour réunir deux forces de la création qui disent mieux ses secrets desseins : l'écriture et la peinture.
Le secret reste un mystère car on ne peut dévoiler que certains de ses aspects, on ne peut le dévoiler qu'en partie parce qu'il y a quelque chose à déchiffrer, à contempler. « Tous les domaines de l'art sont touchés par la grâce de l'amour et de sa plume. Même le sacré descend de son piédestal pour venir provoquer l'amour des hommes, chez les hommes, entre les hommes.
Des héros du quotidien, des chanteurs de rue, des poètes, l'amour s'écrit, l'amour se dit, l'amour se vit. Il transcende des existences et parfois il les détruit. Nous ne sommes rien face à lui, sauf que sans lui...c'est encore pire. L'amour est un mal nécessaire, à tel point que depuis des millénaires, il a inspiré philosophes, sculpteurs, peintres, hommes et femmes de lettres.
Au XXème siècle, il a su donner un souffle divin aux oeuvres de Rodin, Frida Kahlo, Picasso, Robert Doisneau, Sartre, Beauvoir, René Clair, Cécile B Demille... et inspire encore en ces années20 (- qui furent les années folles du siècle dernier-) de ce siècle», souligne le journaliste et enseignant chercheur français Claude Malin, dans la préface intitulée «Un éternel recommencement» de cet ouvrage.
Pour lui, Loubaba Laalej va enrichir notre culture de la plus belle des manières. Du meurtre d'Abel par Caïn, qui voit la sédentarisation du nomade, si bien décrite dans «La conscience» de Victor Hugo au «Don Juan» de Molière en passant par le «Banquet» de Platon jusqu'à «La beauté du diable» de René Clair en 1950, on est ébloui par la qualité de son propos.
Dans ce sens, l'ouvrage «L'Amour et l'art» de Loubaba se veut une lecture historique, philosophique, sémantique, herméneutique et linguistique qui concourt ainsi à une identification des images à travers lesquelles, selon cette écrivaine visionnaire, l'amour et l'art traduisent des certitudes comme des doutes, des aspirations comme des déceptions.
Loubaba y instaure un style intellectuel particulier et distinctif par rapport aux précédentes réflexions dédiées à ce thème. Un constat que confortent les propos de l'universitaire et critique littéraire Dr. Mostafa Ennahhal qui dans sa préface intitulée « Alchimie poétique : Le texte imagé» de cet ouvrage, indique que les textes et travaux de Loubaba nous portent à l'archétype platonicien, évoqué dans ce livre, qui montre que l'amour-beauté résidant en tel ou tel corps est soeur de l'amour-beauté qui réside en un autre, et, supposé qu'on doive poursuivre l'amour qui réside dans les formes et les couleurs.
«L'amour nous rattache donc à l'idée de la beauté dont les beaux corps et les belles âmes ne sont que des reflets. Quant au désir de procréation qui se trouve au coeur même de l'amour, les textes-images de Loubaba le disent : il est l'expression de ce désir d'immortalité qui réside en chacun de nous. La nature humaine cherche à se perpétuer et à être immortelle.
Or, le seul moyen dont elle dispose pour cela c'est de produire de l'existence, en tant que perpétuellement à la place de l'être ancien, elle en laisse un nouveau qui s'en distingue. La procréation est donc à l'immortalité ce que le temps est à l'éternité : elle en est l'image», note-t-il.
Atteindre la langue de Loubaba Laalej, c'est faire la lumière sur l'amour et l'art, celle qui filtre à travers les écrits intimes et se laisse capturer, celle qui se veut un partage de l'écrivaine avec ses lecteurs. Pour y parvenir, il faut faire un voyage à rebours dans le temps, dans un passé si merveilleux à parcourir au regard du récit où se profilent amour, partage et effervescence.
Bio-express
Native de Fès, Loubaba Laalej est une artiste-peintre et écrivaine prolifique. Membre de la Ligue des écrivaines du Maroc. Membre du Bureau permanent de la Ligue des écrivaines d'Afrique.
En 2019, elle a obtenu un doctorat honorifique délivré par le Forum international des Beaux-Arts (Fine Arts Forum International) à titre de reconnaissance. Elle a, à son actif, plusieurs publications sur son expérience créative : «Emergence fantastique», «Mes univers», «Matière aux sons multiples», «Abstraction et suggestion», «Dames du monde: entre l'ombre et la lumière».
Parmi ses recueils de poésies (écrits et oeuvres) : «Fragments», «Pensées vagabondes», «Mysticité et plasticité», «Melhoun et peinture», «Poésie et peinture», «Icônes de la plasticité au féminin», «Chuchotement du silence», «Musique et plasticité» (Tome I et Tome II), «Vivre avec soi», «Vivre ensemble», «Danse et plasticité» (Tome I et Tome II), «L'Amour et l'Art», «La Mort et l'Art», «La Beauté et l'Art », « La Route de lumière», «Voix intérieure», «La Vérité et l'Art». Livres en cours de publication (écrits et oeuvres): «Le Bonheur et l'Art», «L'Imagination et l'Art», «Manifeste lyrique», «Le Rêve et l'Art», «La Mémoire et l'Art», «Le Désert et l'Art».