Le trafic maritime et les transports publics entre Dakar et Ziguinchor sont paralysés en raison de la tension liée à l'affaire Ousmane Sonko.
A Ziguinchor, ville dont Ousmane Sonko est le maire, les conséquences des émeutes qui ont suivi la condamnation de l'opposant sont toujours visibles mais l'activité économique reprend progressivement.
"Il y avait arrêt des activités le 1er, le 2 et le 3 juin. Mais, tout a repris la semaine suivante. Les gens sont en train de réparer les dégâts. Tous les Sénégalais sont en stand-by en regardant ce qui se passe, mais tout en maintenant leurs activités", estime le responsable d'une agence touristique.
Si les activités économiques reprennent progressivement, en revanche, difficile de se déplacer entre Ziguinchor et Dakar. Les bus de Dakar Dem Dikk n'assurent plus la desserte entre les deux villes. Idem pour le ferry qui transportait chaque jour, des milliers de passagers.
"On veut nous punir"
"Cela fait plus de deux semaines que le bateau ne circule pas alors que les routes ne sont pas bonnes. Pour aller jusqu'à Dakar, c'est très difficile et il faut des heures. Cette suspension est un moyen de punir la population de Ziguinchor", dit amer Adam Diandy, rencontré à la gare routière de la ville.
"Je viens de Dakar et j'ai presque payé le double du transport. Non seulement le transport a augmenté mais il y a un manque de véhicules. La casamance a replongé dans l'enclavement total", ajoute pour sa part, Jules Kassékar.
Le directeur d'Amnesty international Sénégal, Seydi Gassama, invite le gouvernement à autoriser la reprise de la desserte de la Casamance par les sociétés de transport public en vue notamment de faciliter les déplacements à l'approche de la fête de la Tabaski
Le gouvernement avait évoqué des raisons de sécurité pour expliquer l'arrêt de la desserte de la Casamance par les sociétés de transport public. Des sociétés qui sont en effet souvent prises pour cibles lors des manifestations.