Kaolack — Le chef du service régional du commerce de Kaolack (centre), Adama Mouhamed Mbaye, a souligné jeudi que ses services rencontrent des difficultés sur le terrain, pour faire respecter la réglementation en vigueur concernant le loyer des locaux à usage d'habitation.
« Nous avons reçu douze plaintes, mais nous avons des difficultés, dont celles relatives à l'absence de volonté du bailleur de se conformer à la réglementation, à la législation actuelle. Cette absence de volonté se manifeste surtout par le refus de venir déférer à la convocation », a-t-il dit.
M. Mbaye s'exprimait lors de l'installation officielle de la commission régionale de régulation du loyer des locaux à usage d'habitation (CORAREL), une cérémonie présidée par l'adjoint au gouverneur de Kaolack chargé des affaires administratives, El Hadji Malick Sémou Diouf, en présence de nombreux acteurs concernés par la question du loyer.
À cette occasion, le chef du service régional du commerce de Kaolack a fait un état des lieux de la situation, relativement à ce qui a été fait au niveau régional depuis deux mois et demi.
Le gouvernement sénégalais a décidé, en mars dernier, une nouvelle baisse des loyers, une mesure similaire ayant été adoptée en 2014 sans avoir les effets escomptés. Les bailleurs avaient trouvé le moyen de la contourner.
La nouvelle baisse de loyers est échelonnée selon le montant, jusqu'à 15% pour les plus petits loyers, en dessous de 300 000 francs CFA, à 5% pour les loyers supérieurs à 500 000 francs CFA.
Il note que « techniquement », dans le fond, il y a des problèmes concernant la surface corrigée qui doit se prouver. Ce qui, à l'en croire, n'a jamais été le cas dans la région de Kaolack.
« L'autre problème, c'est que dans les relations entre le bailleur et le preneur (locataire), il n'y a pas de contrat. Il y a aussi un autre problème qui concerne les cessions de contrat de location », a noté M. Mbaye. Il donne à ce sujet un exemple précis : « Je remplace une telle personne dans ses fonctions, il part, je prends la maison et je continue à y loger. Il y a même l'absence de preuves du paiement du loyer, généralement, il n'y a pas de reçu, rien du tout ».
Adama Mouhamed Mbaye a invité les membres de la Commission nationale de régulation du loyer des locaux à usage d'habitation (CONAREL) et les autres parties prenantes à porter le plaidoyer pour que ces problèmes-là puissent être réglés.
Cela permet, « même si nous sommes dans le domaine de la conciliation, d'avoir une base exacte. Jusque-là aussi, ce qui est de mise, c'est qu'on essaie de régler ces questions à l'amiable. Si la volonté y est, il n'y aura pas de difficultés majeures », a soutenu Adama Mouhamed Mbaye.
Il a toutefois fait observer qu'il y a une dimension sociale qui découle du loyer, une situation qui va même, dit-il, jusqu'à créer des liens entre le bailleur et le locataire, « jusqu'à ce qu'ils ressemblent à des membres d'une même famille. Si cette volonté est à la base, tous les problèmes qui pourraient découler du loyer pourront avoir une solution », ajoute le chef du service régional du commerce de Kaolack.