Contrairement aux propos publiquement tenus faisant état d'une modification de l'article L29 du code électoral pour permettre au candidat Karim Wade de retrouver son éligibilité après sa condamnation par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), le collectif des avocats de celui-ci prend le contre pied de telles déclarations.
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, Me Demba Ciré BATHILY et ses confrères tiennent à préciser à qui veut les entendre que « depuis le 21 août 2020, Karim Wade a retrouvé ses droits d'être électeur et éligible »
« Le Collectif des avocats de Karim Wade tient à rétablir la vérité sur la situation actuelle de celui-ci au regard de la loi électorale. Certaines déclarations publiques laissent entendre que Karim Wade ne pourrait être éligible sans une modification du code électoral. Ces déclarations sont gravement erronées », considèrent les conseillers du fils de l'ancien président Abdoulaye Wade.
Ils soutiennent que « Karim Wade n'a pas été privé de ses droits civils et politiques par l'arrêt de la Cour de Répression de l'Enrichissement Illicite (CREI) du 23 mars 2015 qui l'a condamné en violation des principes fondamentaux du droit pénal comme l'ont constaté de très nombreuses décisions de justice internationale notamment celles du Comité des Droits de l'Homme de l'Organisation des Nations Unies (ONU). »
A en croire Me Demba Ciré BATHILY et ses confrères « Si l'article L.29 du code électoral prévoit une privation automatique et administrative d'inscription sur les listes électorales des personnes frappées de certaines condamnations, l'article L.30 limite cette interdiction à une durée de cinq (5) ans. »
« Ainsi, depuis le 21 août 2020, Karim Wade est électeur et éligible en vertu de la Loi électorale sénégalaise », précisent-t-ils.
Avant de rappeler « Karim Wade a été victime de graves et récurrentes violations de ses droits fondamentaux, c'est pourquoi le Comité des droits de l'homme des Nations Unies a jugé que l'arrêt de la CREI violait le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et a demandé à l'État du Sénégal de faire réexaminer la déclaration de culpabilité et la condamnation de Karim Wade par une juridiction supérieure. »
« Depuis sa condamnation, Karim Wade n'a cessé de réclamer la révision de son procès », relèvent les avocats du numéro 1 du Parti Démocratique sénégalaise, par ailleurs candidat déclaré à la présidentielle de 2024.
Toutefois, ils se disent heureux de constater que la révision du procès tant réclamée par leur client est actée: « Le Collectif des avocats de Karim Wade se réjouit que le Dialogue National initié par le Président de la République et regroupant la société civile, les partis politiques de la majorité et de l'opposition ait unanimement acté la révision du procès de Karim Wade », ont-ils fait remarqué.