Dakar — Les journaux reçus, vendredi, à l'APS, consacrent leurs manchettes principalement à l'actualité politique, en analysant notamment les conclusions de la commission politique du dialogue national.
Lancés officiellement le 31 mai dernier, les travaux du dialogue national (9 au 21 juin), boycottés par une partie de l'opposition, ont été bouclés jeudi et les rapports des 8 commissions transmis à son coordonnateur Moustapha Niass, ancien président de l'Assemblée nationale.
Parmi les points de discussion de la commission politique du dialogue national figurent l'éventualité d'une révision du procès de Karim Wade condamné en 2015 à 5 ans de prison pour enrichissement illicite, et la modification de la loi pour ouvrir la voie à une candidature de l'ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, à la présidentielle de 2024.
Le leader de Taxawu Sénégal est frappé d'inéligibilité depuis sa condamnation pour "escroquerie sur des deniers publics" par les juridictions sénégalaises en 2018.
"Les solutions trouvées pour l'éligibilité de Karim Wade et de Khalifa Sall, à l'issue du dialogue national, posent problèmes à certains observateurs. Ils estiment que le président de la République, Macky Sall, a fait de ce dialogue, une monnaie d'échange afin de valider sa 3e candidature à l'élection présidentielle de février 2024", commente Le Témoin.
"Le dialogue terminé, le Sénégal à l'écoute de Macky sall", s'exclame en Une Vox Populi.
"Les fausses notes du dialogue"
Citant la Cellule du dialogue politique, la publication souligne qu'en deux semaines, des consensus forts ont été trouvés, y compris sur les questions politiques qui paraissent les plus complexes."A l'évidence, le défi a été relevé, au pas de course, avec méthode et rigueur par les différentes commissions", poursuit le journal.
L'AS Quotidien de son côté liste "les fausses notes du dialogue national".
"Les acteurs n'ont pas trouvé de consensus sur les points relatifs à l'organe de tutelle en charge des élections, le cumul de fonctions de chef de l'Etat et de chef de parti, l'arrêt des poursuites et la libération des détenus et la déchéance électorale comme peine complémentaire", mentionne le journal.
Dans ses colonnes, L'AS fait savoir que les parties prenantes au dialogue n'ont pas, non plus, épuisé les questions relatives au rôle et à la place de la justice dans le processus électoral et la modification de l'article L57 du Code électoral.
Evoquant les conclusions de la commission politique du dialogue, Sud Quotidien, relaie le "Oui..mais" d'une partie de la société civile par la voix de Djibril Gningue, partie prenante aux travaux : "Bien que globalement satisfaisants, ces résultats ne sont pas de nature à renforcer notre démocratie et la paix".
"Source A" anticipe pour sa part les difficultés de la mise en oeuvre des consensus auxquels les participants au dialogue sont parvenus, en s'intéressant particulièrement à la révision annoncée du procès du fils de l'ancien président de la République, Abdoulaye Wade.
"Le F24 face au bégaiement de l'histoire"
La commission politique du dialogue national est d'accord pour la révision du procès de Karim, condamné pour enrichissement illicite en 2015. Cependant, l'exécution de cet accord risque de prendre du temps. Car même si le chef de l'Etat décidait de respecter la volonté de la commission, il y aurait toute une procédure à suivre alors que Karim Wade avait épuisé toutes les voies de recours, croit savoir le journal.
Pendant ce temps, Le Quotidien parle de "vendredi blanc" en évoquant la trouvaille de la plateforme F24 pour contourner l'interdiction par le préfet de Dakar de la manifestation qu'elle prévoyait d'organiser.
Le F24, une plateforme regroupant des partis politiques et autres mouvements opposés à une candidature de Macky Sall à la présidentielle de février 2024, veut du blanc partout, souligne la publication.
Elle relaie l'appel lancé par les leaders du F24 aux populations à s'habiller en blanc à l'heure de la prière, en signe de protestation et de refus d'une 3e candidature de Macky Sall.
Selon le journal, la déclaration faite par le président de la République mercredi à Paris et dans laquelle il a parlé d'aller vers la marche du progrès, vers la victoire en 2024, est perçue par le F24 comme une confirmation de sa volonté de briguer un troisième mandat.
Bes Bi replonge dans l'histoire et propose à ses lecteurs une comparaison entre le mouvement M23 opposé à la candidature d'Abdoulaye Wade en 2012, et la plateforme F24 qui se bat 12 ans après contre la candidature de Macky Sall à la présidentielle de 2024.
"S'il a réussi à faire reculer Wade dans son projet de loi constitutionnelle en 2011, le M23 avait quand même échoué à l'empêcher de se présenter à la présidentielle. Sur ses pas,12 ans après, le F24, qui fait face à Mack Sall, se heurte au bégaiement de l'histoire", écrit le journal.