Les habitants du populeux quartier de Pikine «Gouye Gui», en majorité les femmes et leurs enfants, sont sortis hier, mercredi 21 juin, pour manifester leur colère et exprimer leur ras-le-bol quant au manque criard d'eau. Munis de leurs bassines, leurs bidons, tous vides, ces habitants ne savent plus où donner de la tête. En effet, il y a longtemps que l'eau ne coule plus des robinets dans ce quartier qui compte près d'une centaine de milliers d'âmes.
À en croire Fatma Bâ, une habitante de ce quartier, la situation est vraiment critique au sein des ménages où le liquide précieux est très couru depuis belle lurette. «Nous n'avons plus d'eau pour boire, nous baigner, cuisiner, faire la vaisselle et abreuver nos moutons, chèvres et la volaille. C'est vraiment dur ce que nous vivons. Un réel calvaire même», a-t-elle décrié.
Sa voisine Awa Mbodj d'entonner dans le même sens en regrettant le silence complice des autorités par rapport à leurs difficultés. «Nous nous demandons pourquoi les autorités restent insensibles à notre égard. Depuis deux ans, nous endurons ce calvaire et pas aucune explication venant d'elles. Nous nous acheminons vers la fête de la Tabaski et il nous sera très difficile de la passer sans eau», s'est-elle interrogée.
Venu leur tendre une oreille attentive et exprimer leur compassion et leur solidarité, Pape Faye, membre de la Cellule communication du Mouvement PACTE (Pikine en Action pour la Citoyenneté, le Travail et l'Émergence), a tiré sur la Direction générale de la SONES, la tenant pour seule responsable de ce qui leur arrive.
«Pour dire la vérité, le véritable problème, ce n'est pas la SEN'EAU mais plutôt la SONES qui peut rétablir l'ordre. Car c'est elle qui gère le patrimoine et la production. Donc c'est l'État qui responsable de ce problème», a-t-il fait savoir, tout en attirant l'attention des autorités sur l'urgence et la nécessité de régler rapidement ce problème car, a-t-il dit, «l'eau est vitale».
Signaler que cette pénurie d'eau est notée dans plusieurs autres quartiers de la capitale du Nord allant du faubourg de Sor à Sanar en passant par Boudiouck et la Langue de Barbarie.