Après la déclaration de la plateforme C Lera, c'est au tour du patron du parti Tiako i Madagasikara de sortir de son silence par rapport à la double nationalité d'Andry Rajoelina. Marc Ravalomanana s'est surtout adressé à l'armée malgache.
La nationalité du président Andry Rajoelina continue à mettre la classe politique, dans son ensemble, en effervescence. Pas plus tard qu'hier, lors du « second dialogue pour un Processus électoral transparent et inclusif », organisé par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), au Novotel Ivandry, l'ancien président Marc Ravalomanana s'est positionné par rapport à cette affaire. Et pour lui, l'armée devrait prendre ses responsabilités. « Je vous appelle, l'armée malgache et les institutions qui ont pleine autorité pour protéger la souveraineté et les intérêts du pays, prenez vos responsabilités au plus vite, face à cette situation », a-t-il fait entendre avant d'ajouter que « le président ne devrait plus diriger la cérémonie du 26 juin et l'armée ne devrait plus suivre ses ordres ».
Trahison
En tout cas, Marc Ravalomanana qualifie cette situation de haute trahison de la part de l'actuel Chef de l'Etat. « L'armée malgache est le symbole de la souveraineté nationale car elle a été constituée le jour où nous avons recouvré notre indépendance. Ces militaires malgaches ne doivent pas accepter d'ordres émanant d'une personne ayant une autre nationalité s'ils défendent fermement cette souveraineté nationale », a poursuivi le patron du TIM. En qualifiant Andry Rajoelina d'usurpateur, le numéro Un de l'empire TIKO demande à celui-ci de démissionner. Devant toute cette accusation, la porte-parole du gouvernement et non moins ministre de la Communication et de la Culture, Lalatiana Rakotondrazafy, a préféré garder le silence.
Inégalité
C'était également l'occasion pour l'ancien président de revenir sur les derniers événements qui ont marqué son parti. Dans l'objectif d'avoir des élections transparentes et démocratiques, il n'a pas ménagé les membres de la CENI. « La CENI est en quelque sorte responsable de l'inégalité qui existe entre les partis politiques », a-t-il indiqué en l'exhortant à prendre des mesures par rapport à cette situation. Marc Ravalomanana s'est surtout plaint du traitement réservé à son parti lors de ses deux derniers congrès régionaux. « En tant que parti politique, nous continuerons à effectuer des tournées et nous espérons qu'il n'y aura plus d'obstruction », a-t-il ajouté. La ministre Lalatiana Rakotondrazafy a répliqué en invitant l'ancien président à bien lire les lois en vigueur et les respecter. « On avait déjà donné une autre place pour le parti Tiako i Madagasikara mais ses responsables se sont obstinés à tenir le meeting au Magro Avaratsena », a d'ailleurs indiqué la ministre.
Basket fund
Peu importe, Marc Ravalomanana s'est également adressé à la Communauté internationale en la félicitant pour l'appui qu'elle apporte à l'organisation de la présidentielle à venir. « Je vous remercie de l'appui que vous avez apporté pour soutenir les élections à Madagascar par l'intermédiaire de la mise en place de ce basket fund », a-t-il lancé avant de terminer que « la mise en place de ce basket fund est primordiale pour la tenue des prochaines élections, mais aussi un engagement de votre part pour assurer l'organisation des élections justes, transparentes, libres, équitables, et démocratiques », a-t-il terminé.