Afrique: Les souvenirs de la musique congolaise - L'épopée du groupe vocal Les cheveux crépus (Suite et fin)

Après ses différentes prestations au niveau national, le groupe vocal Les cheveux crépus vise l'international, se produisant en Yougoslavie et en France où il se disloqua suite aux difficultés financières auxquelles il fut confronté, entraînant ipso facto le manque des moyens de subsistance durant son séjour dans l'hexagone.

Avant d'entamer le périple européen, le groupe enregistre les entrées du guitariste Samy Massamba en remplacement de Rémy Mouninguissa, envoyé en stage de formation en Union soviétique par l'Asecna qui fut son employeur, et de deux chanteuses en l'occurrence Pierrette Nkouka et Rony Rosalie.

Peu avant son départ en Europe, le groue Les cheveux crépus participe à la semaine culturelle qu'organisait le gouvernement au mois de juillet de chaque année et à laquelle prenait part les artistes de toutes les régions du Congo.

Le fait le plus marquant de l'épopée de cet ensemble, en cette année 1965, fut le spectacle qu'il anima au CFRAD, à l'occasion de l'arrivée à Brazzaville de la célèbre chanteuse sud-africaine, Miriam Makeba, et dont le répertoire fut composé des titres splendides « Ntima louaka », « Morobé », « Congo éloko monéné », « Nawo tsé tsa » de Jacques Loubelo qui connurent un réel succès.

Il sied de noter qu'au cours de ce spectacle, Miriam Makeba fut captivée et émerveillée par la chanson « Nawo tsé tsa», chantée par Pierrette Nkouka, que Guy Menga (directeur de Radio Congo de l'époque) lui remit séance tenante à sa demande. Chanson qu'elle interpréta et dupliqua sur disque à son retour en Guinée Conakry et dont elle changea le titre (Milélé Miany au lieu de Nawo tsé tsa).

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Le voyage en Yougoslavie, en 1967, en compagnie des groupes les Nzanza de Franklin Boukaka, le ballet Diaboua, les Balafons de Ouenze, fut une autre étape de l'épopée du groupe vocal qui par la suite se disloqua en France en 1972. En effet, malgré ses différentes prestations dans l'hexagone, entre autres, spectacles dans les Maisons des jeunes à Ajaccio, à Rennes, l'Ile de France, participation à l'inauguration de la télévision en couleur à l'Office de radiotélévision française, le groupe fut confronté à des difficultés financières dues à la cherté du train de vie parisien, notamment le coût élevé des frais des hôtels, le manque de moyens de substance.

Cette situation obligea certains membres à quitter le navire, en l'occurrence Jacques Loubelo et Prospère Nkouri qui émigrèrent en Suisse où ils poursuivirent leurs activités artistiques. Costère Massamba s'envola pour les Etats-Unis tandis que Casimir Kinouani et Maxime Kibongui se mirent à la recherche d'un emploi avant de regagner le pays plus tard, de même pour Samy Massamba qui y demeura et évolue en solo jusqu'aujourd'hui. Restée au pays, la chanteuse Pierrette Nkouka, chrétienne de son état, devint pasteure d'une église à Pointe-Noire.

Quant à Rony Rosalie, actuellement membre de l'Association Congo Assistance, elle venait tout récemment de publier un single de quatre titres du répertoire des Cheveux crépus, entre autres, « Tolo Pélé », « Adieu chagrin », « L'hymne des cheveux crépus » et « Kobé », en vue d'immortaliser ce groupe vocal . A l'origine, ces quatre chansons furent classées parmi les meilleures dans les hits parades congolais. A noter que Jacques Loubelo, Costère Massamba, Maxime Kibongui et Rémy Mouninguissa ont quitté la terre des hommes. Ainsi marque la fin de l'épopée fastueuse et la disparition du groupe vocal Les cheveux crépus dans le gotha musical congolais.

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