Afrique: Les immortelles chansons d'Afrique - « Camitina » de Pamelo Mounk'A

Poids lourd de la musique africaine, Pamelo Mounk'A, mort le 14 janvier 1996, a laissé un héritage musical constitué des plusieurs œuvres de bonne facture parmi lesquelles « Camitina » parue vers le milieu des années 1960.

Pamelo, sur fond de rumba, met en lumière le sentiment qu'un homme éprouve lorsque sa dulcinée est loin de lui. Des phrases comme "Yo mosika ngai pe mosika", c'est-à-dire " tu es loin, moi également" ou bien "na sali mikolo mingi na yebi te epayi yo ozali", autrement dit "J'ai passé plusieurs jours sans savoir où tu te trouves", ou encore "B.A mobimba na tamboli po na ko luka yo Camitina", qui veut dire "J'ai parcouru tout B.A (Brazzaville) pour te chercher Camitina" en disent mieux. Ne voyant pas sa bien-aimée, l'homme devient comme un paranoïaque. L'image de sa dulcinée l'obsède sans cesse au point qu'il a l'impression de la voir derrière lui et dans toutes les voitures qui passent.

Dans sa détresse, l'amoureux exprime son désarroi : « Ngai pe mwana ya bato bolingo epolisa ngai mikowa, Camitina na bombi te », comprenez par-là « Moi aussi enfant des gens, vois que l'amour me détruit les os, Camitina je suis sincère». Ce morceau est composé en deux rythmes. Le premier est une rumba douce par laquelle l'amoureux exprime son désarroi à cause de l'éloignement d'avec sa bien-aimée. Le second est un rythme endiablé qui exprime la folie d'amour dans laquelle il est prisonnier.

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La chanson "Camitina", dans sa version originale, est exécutée, entre autres, au chant par Pamelo et Edo Nganga, à la guitare solo par Gerry Gérard, à la rythmique Samba Mascott, à la basse Alphonse Ntaloulou.

Né un jour de l'ascension, le 10 mai 1945 à Poto-Poto, troisième arrondissement de Brazzaville, André Mbemba Mbingui, dit Pamelo Mounk'A, est mort le 14 janvier 1996. Nous retenons de son parcours très élogieux ses débuts en 1959 dans le groupe City Negro. En 1963, il intègre le mythique groupe Les Bantous de la capitale. Le 1er avril 1964, il est recruté par Rochereau dans l'African Fiesta. Avec l'orchestre Bantous de la capitale, il s'est illustré par plusieurs sorties et retours.

En 1968, il crée le groupe Les fantômes composé de Maurice Obami et lui au chant, Freddy Kebano et Tsikobaka à la guitare solo, Johny Manzonza et Goumiloko à la rythmique et à la basse. En 1972, il est cofondateur de l'orchestre Trio Cépakos, alias Le peuple. En 1986, il est élu président de l'orchestre Bantous de la capitale. Entre 1981 et 1983, il se lance dans une carrière solo.

Au cours de cette période, il est successivement plébiscité meilleur artiste africain en 1981, 1982 et 1983 avec les tubes « L'argent appelle l'argent », « Ce n'est que ma secrétaire », « Samantha », « Amour de Nombakele », etc. Selon certains mélomanes, il aurait formé avec Kosmos Mountouari l'un des meilleurs duos de l'histoire de la musique congolaise moderne.

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