Le Mouvement Lumumbiste Progressiste, MLP, a tenu mercredi 21 juin 2023, une conférence de presse au cours de laquelle il a été question de fixer l'opinion sur "l'enlèvement" de son Leader et Président National, Franck Diongo Shamba. Au cours de cet échange, le Comité Exécutif National du parti a exigé la libération "sans condition" de son président arrêté depuis le mardi 20 juin 2023.
Dans sa déclaration, le MLP a fustigé et condamné "avec la dernière énergie" ce comportement qu'il a qualifié " d'anachronique et antinomique" aux règles de la démocratie. Le comité du parti a tenu à préciser que "l'enlèvement" de son leader n'a rien à voir avec le dossier Salomon Kalonda, conseiller de Moïse Katumbi, contrairement aux fausses allégations qui circulent dans certains médias et sur les réseaux sociaux. Selon Me John Omehata, l'un des avocats de Franck Diongo, le dossier auquel on veut mêler son client ne le concerne pas, ni de près ni de loin. Il explique que le code judiciaire militaire en vigueur depuis 2002 a déjà donné le mécanisme pour appeler une personne citée en justice.
«Pour entendre quelqu'un cité dans un procès, il faut une citation à témoin à charge ou à décharge. Donc, on ne peut pas arrêter une personne, si on ne lui a pas lancé une invitation au préalable. Cette allégation est un faux-fouillant. Donc, il n'a rien avoir avec le procès Salomon», a enrichi l'avocat.
En ce qui concerne l'arme trouvée dans la voiture du Député Honoraire, Maître John Omehata a laissé entendre que l'honorable FrancK Diongo est un légaliste. Donc, dit-il, il ne peut pas faire quoi que ce soit sans respecter la loi, d'autant plus que le port d'arme est obligatoire dans le pays à condition d'en demander l'autorisation. C'est ainsi qu'il a présenté, devant la presse, tous les documents qui attestent la demande d'autorisation de permis de port d'arme appartenant à son client.
Par ailleurs, le MLP s'est dit consterné par le mode opératoire des policiers et militaires de la Garde Républicaine, qui ont emmené à la découverte de l'arme. «Comment peut-on concevoir dans un Etat de droit que des hommes en arme se livrent à l'enlèvement d'un responsable, Député honoraire de surcroit, et à la perquisition de son véhicule en son absence, sans aucun document officiel, du reste assimilé à une résidence privée inviolable, et prétendre trouver l'arme sans témoin, ni lui opposer contradictoirement les éléments y recueillis», s'étonne le parti.
Enlèvement politique !
Paul René Lohata, Secrétaire Général du parti, accuse le régime en place d'avoir enlevé leur leader politique. Il pense que ce qui arrive est tout simplement un acharnement contre un opposant au régime et un candidat à la Présidentielle 2023.
D'après le Secrétaire Général, cet acharnement contre leur leader arrive parce que le parti a pris la décision de se retirer des relations qu'il tissait avec le Président de la République et de revenir dans l'opposition. A son avis, si le parti a décidé de cette séparation, c'était suite au constat fait selon lequel il y avait une certaine déviation dans le chef de l'actuel régime, «Car, il n'arrive pas à gérer conformément aux attentes de la population».
Par ailleurs, le MLP exige «La libération sans condition de son Président et rejette tout ce que les sbires imputeraient à son leader sans que ce dernier n'y soit personnellement associé ou représenté par l'un de ses Avocats ou tout au moins par ses gardes présents lors de son enlèvement ».
C'est ainsi qu'il a fait appel à la communauté internationale, la société civile, aux associations et les combattants du parti à s'impliquer pour trouver le lieu où est gardé "clandestinement" l'Honorable FRANCK DIONGO, « à ce jour privé de tout contact, de la nourriture et de ses médicaments lui prescrits par son médecin traitant depuis sa dernière arrestation du régime passé», et demande à la population de rester vigilante et mobilisée pour «barrer la route à toute forme de dictature d'où qu'elle vienne».
Le parti a promis, enfin, d'utiliser des méthodes démocratiques, c'est-à-dire, la mobilisation, les marches, des sit-in afin d'obtenir la libération de leur leader.