Afrique: Sommet de Paris - Rajoelina demande du concret

Le président de la République a pris part à deux tables rondes durant la première journée du sommet pour un nouveau pacte financier mondial. Deux rendez-vous durant lesquels il a appelé à des actions concrètes suite aux réflexions et les engagements pris.

De l'action. C'est l'appel lancé par Andry Rajoelina, président de la République, durant le sommet pour un nouveau pacte financier mondial, à Paris. À deux reprises, en conclusion de deux allocutions, hier, le locataire d'Iavoloha a requis des partenaires internationaux la traduction en acte des engagements pris. "Je voudrais conclure en disant que nos réflexions doivent se transformer en actions", a décoché le président de la République, alors qu'il tenait l'allocution de clôture d'une table sur le thème: "Renforcer le rôle du secteur privé pour relever les défis du développement et du climat par la transformation des systèmes alimentaires".

C'était en fin de matinée, hier. Une posture qu'il a maintenue durant la seconde table ronde à laquelle il a pris part, dans l'après-midi. "Alliance pour les infrastructures vertes en Afrique (AGIA)", est le thème de ce second panel auquel le chef de l'État a pris part. Une table ronde présidentielle, puisque les panélistes ont été des Présidents et un Premier ministre africains.

Andry Rajoelina enchaîne ainsi en terminant sa prise de parole par, "donc, il faut une mobilisation internationale, mais il faut surtout que les sommets et les réunions se transforment en actions. C'est l'appel que je lance aujourd'hui". Le coup d'envoi des deux jours du sommet de Paris a été donné hier matin, au palais Brongniart.

Après la cérémonie d'ouverture, la première journée s'est déroulée sur un rythme soutenu. Porte-étendard de Madagascar à cet événement érigé en rendez-vous mondial, le locataire d'Iavoloha a ainsi enchaîné deux tables rondes. Une journée marathon qu'il a conclu par un dîner de travail des chefs de délégation, au palais de l'Elysée. Le rendez-vous organisé dans la capitale française est à l'initiative d'Emmanuel Macron, Président français.

En principe, il fait suite au 27e sommet sur le climat (COP 27), à Sharm El Sheikh, en égypte, en décembre dernier. Le but annoncé est la mise en place d'un système de financement plus solidaire. Dans l'optique de faciliter l'accès des pays vulnérables à des financements internationaux devant leur permettre de mieux répondre aux défis climatiques. La lutte contre la pauvreté est également prise en compte.

Engagement non tenu

L'initiative d'Emmanuel Macron découle aussi du constat des dégâts infligés par la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. Le sommet de Paris compte ainsi sur une forte mobilisation du secteur privé pour la viabilité et la concrétisation de ce nouveau pacte financier mondial. En ouverture de l'événement, le locataire du palais de l'Elysée a justement souligné l'importance des investissements privés vers les pays en développement. Andry Rajoelina a aussi mis l'accent sur l'importance du secteur privé durant la première table ronde à laquelle il a pris part.

"Le secteur privé joue un rôle clé dans le développement du secteur agricole, afin de lutter contre la pauvreté, la famine et atteindre la sécurité alimentaire. C'est ainsi que j'invite activement les acteurs du secteur privé à contribuer à cette transformation durable. (...) C'est ensemble que nous pouvons bâtir un système alimentaire résilient, durable et inclusif, clé de voûte de la sécurité alimentaire pour tous", déclare-t-il. Faisant d'une pierre deux coups, il déroule le tapis rouge aux investisseurs privés en mettant en avant les atouts de la Grande île en termes d'agriculture. Il n'a cependant pas perdu de vue sa posture.

Le chef de l'État en appelle alors aux investisseurs privés de traduire, eux aussi, à passer à l'acte. Une ligne qu'il a maintenue durant la table ronde sur l'AGIA. Après l'alimentation, un autre sujet vital pour Madagascar a été discuté dans ce panel. Celui de l'accès à l'énergie et l'énergie verte. Programme de la Banque africaine de développement (BAD), l'AGIA compte mobiliser 10 milliards de dollars pour financer des projets d'infrastructures vertes en Afrique. Ici aussi, la participation privée est vivement souhaitée.

"Nous devons aussi encourager le financement mixte pour mobiliser les fonds nécessaires (...)", soutient le Président Rajoelina, en soulignant "qu'il ne peut y avoir de croissance durable possible en Afrique sans accès à l'énergie, aux routes, à l'éducation et à la santé". Le président de la République a, par ailleurs, profité de la table ronde présidentielle pour rappeler à la communauté internationale qu'il y a "un engagement non tenu".

Celui sur le fonds vert pour le climat. "Lors des COP, sur les 100 milliards de dollars d'engagement par les pays émetteurs par an, pour le fonds vert, on se pose des questions, combien ont été décaissés", lance-t-il. Andry Rajoelina rappelle que la Grande île est un des premiers à avoir validé à la fois sa Politique nationale de lutte contre les changements climatiques (PNLCC), et son Plan national d'adaptation (PNA), "mais nous n'avons pas encore reçu de financement jusqu'à présent".

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