Dakar — Le Mouvement des forces vives du 23-Juin a rappelé, vendredi, à Dakar, les revendications exprimées il y a douze ans par certaines élites sénégalaises, dont la création de la Cour constitutionnelle, le respect de la Constitution et la réforme du Conseil supérieur de la magistrature.
Il y a douze ans, jour pour jour, des milliers de Sénégalais avaient vivement protesté contre la volonté d'Abdoulaye Wade de modifier la loi électorale.
Ils contraignaient le chef de l'Etat de l'époque à retirer le projet de loi élaboré à cette fin.
Le Mouvement des forces vives du 23-Juin, créé à la suite de cette contestation, avait exprimé plusieurs revendications, dont « le respect et la sauvegarde de la Constitution », la création de la Cour constitutionnelle et la réforme du Conseil supérieur de la magistrature.
Les partis politiques et les organisations de la société civile membres du M23 avaient estimé que la satisfaction de ces revendications devait faire du Sénégal une grande démocratie.
Aujourd'hui, le M23 continue de réclamer « le renforcement des pouvoirs et des compétences des institutions et des mécanismes de contrôle des finances publiques », selon Modiène Ndiaye, son porte-parole.
Réunis pour fêter le 12e anniversaire de ce vaste mouvement de défense de la loi électorale, de la Constitution et de la démocratie en général, ses militants ont appelé à « la refondation de la gouvernance locale », à « la décentralisation et [à] la déconcentration de l'administration », ainsi qu'au « respect des règles démocratiques ».
Comme si les revendications de 2012 restaient intactes, Modiène Ndiaye et ses camarades continuent de réclamer « des élections transparentes, libres et sincères », dans un contexte de vives tensions politiques, Macky Sall étant soupçonné de vouloir briguer un nouveau mandat présidentiel en violation de la Constitution, selon ses adversaires politiques.
Les militants du M23 s'élèvent aussi contre le « cumul des mandats » et exigent des dirigeants au pouvoir depuis 2012 « la rationalisation du train de vie de l'Etat, l'inventaire et le recouvrement de tous les biens fonciers, immobiliers, mobiliers et immatériels ».
Le Mouvement des forces vives du 23-Juin parle en même temps de « l'obligation de baisser les prix des denrées de première nécessité » et de « la mise en oeuvre d'actions prioritaires de lutte contre les inondations ».
La date du 23 juin est l'occasion de « se souvenir de la lutte héroïque menée par le peuple sénégalais pour défendre sa Constitution », affirment M. Ndiaye et les autres militants du mouvement.
« Le peuple réclame avec force et vigueur le respect et la sauvegarde de la Constitution et des règles démocratiques, la transparence et la régularité des élections », a lancé M. Ndiaye en présence d'autres leaders du M23.
« Les Sénégalais avaient également demandé l'adoption de mesures urgentes de bonne gouvernance, la prise en charge sans délai et avec efficacité des urgences sociales », a-t-il ajouté.
Le Mouvement des forces vives du 23-Juin déclare militer pour « une élection présidentielle à date échue, inclusive et transparente, dans la paix ».
Ses dirigeants disent « non au pillage, au saccage et aux attaques sur des personnes et des biens publics et privés ». De même tiennent-ils à défendre la liberté d'expression.