Louga — Les producteurs d'oignon de Potou membres des coopératives agricoles de Niàyem Potou (SOCOPAN) et de l'Association des Unions des groupements de producteurs de l'arrondissement de Sakal (UGPAS) déplorent la « rétention » de l'oignon par certains gros producteurs et commerçants.
« C'est cette situation qui a conduit à la flambée des prix de l'oignon local sur le marché en cette veille de fête de Tabaski », accusent-ils dans un communiqué parvenu à l'APS.
Le communiqué relève qu'il n'y a pas eu cette année une importante production d'oignon, et les commerçants ont « acheté » toute la récolte de la première campagne. Il explique que ces derniers « sont présentement en train de spéculer sur le marché », entrainant une flambée des prix devenus "hors de portée" de certains consommateurs "à quelques jours de la Tabaski ».
Le communiqué relève que « cette situation ne profite pas aux petits producteurs". Il précise que "l'augmentation voire la flambée des prix de l'oignon résulte de la retenue opérée par les bana-bana [petits commerçants] et des grands commerçants ».
Il rappelle que pour une production de 50 000 tonnes d'oignon actuellement, les besoins du pays s'élèvent à 30.000 tonnes.
Les producteurs de Potou considèrent que la rétention des stocks "ne se justifie pas", expliquant qu'elle "est à la cause de l'ouverture tôt du marché d'importation de l'oignon" avec celle annoncée de 10.000 tonnes.
« Cette situation est récurrente à pareille époque à l'approche de la Tabaski, mais l'Etat marque toujours sa présence pour déjouer le piège des bana-bana et gros commerçants en prenant les mesures nécessaires pour éviter les spéculations sur les prix des denrées, notamment l'oignon, pour stabiliser les prix et protéger ainsi le consommateur au même titre que le producteur », rappellent-ils.
Le communiqué note que « les producteurs sont très vulnérables aujourd'hui". Selon ceux de Potou, la deuxième campagne va démarrer entre la fin du mois de juin et celui de juillet pour l'oignon rouge dit « sonsa ». C'est une campagne où "les producteurs investissent beaucoup de moyens" et il y a un risque qu'elle soit hypothéquée, redoutent-ils.
Ils estiment que, devant une situation, « il fallait alerter les acteurs mais aussi les consommateurs, l'Etat et les différents partenaires pour dénoncer les prix pratiqués par les bana-bana et les gros commerçants sur le marché et qui sont différents de ceux pratiqués par les producteurs ».
« Face à cette situation, l'Etat doit impérativement réduire la distance entre les producteurs et les consommateurs de manière à les rapprocher (...) », ont-ils suggéré.