Congo-Brazzaville: Interview. Ma Fulin - « Le statut de Taïwan est sans ambiguïté »

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Dans une interview exclusive aux Dépêches de Brazzaville, Ma Fulin, ambassadeur de la République popualire de Chine au Congo, éclaire l'opinion sur la question de Taïwan au regard des interprétations qui l'entourent et de l'intérêt qu'elle suscite. Pour lui, les faits sont connus et la réalité parle d'elle-même.

La question sur Taïwan alimente de plus en plus une polémique au plan international concernant son appartenance ou non à la Chine. Qu'en dites-vous ?

Ces derniers temps, nos échanges avec des amis congolais nous révèlent de vifs intérêts de la population congolaise sur l'origine, la situation actuelle et l'ingérence extérieure de la question de Taïwan. Face aux différentes interprétations faites à ce sujet, il sied de clarifier l'opinion congolaise et internationale sur les faits et réalités afin de distinguer le vrai du faux. Sur le plan juridique, la véritable réalité dans le détroit de Taiwan peut être perçue sur différents volets.

Il faut rappeler que Taïwan fait partie intégrante du territoire chinois. La souveraineté de la Chine à propos de Taiwan relève entièrement des affaires intérieures, car les deux rives du détroit de Taiwan appartiennent à la même Chine. Le gouvernement chinois est l'unique et légal représentant de l'ensemble du territoire chinois.

En tant qu'ambassadeur au Congo, comment les autorités de ce pays apprécient-elles le principe d'une seule Chine ?

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Le soutien au principe d'une seule Chine a une base solide dans la société congolaise. La partie congolaise voit clairement ceux qui tirent les ficelles en coulisses en vue de contenir la Chine en utilisant Taïwan. La position du Congo sur la question de Taïwan est toujours claire et sans ambiguïté. Nous sommes convaincus que le gouvernement et le peuple congolais, dans l'esprit de l'amitié sino-congolaise et dans l'objectif de défendre la justice internationale, poursuivront la politique d'une seule Chine et soutiendront fermement le peuple chinois dans ses efforts visant à sauvegarder la souveraineté et l'intégrité territoriale.

Qu'est-ce qui justifie l'opposition séparatiste des deux rives du détroit de Taïwan ?

Je précise que l'opposition et la séparation des deux rives du détroit de Taïwan sont léguées par la guerre civile chinoise aggravée par l'ingérence extérieure. Il faut savoir que Taïwan appartient à la Chine depuis l'antiquité et que ses autoritésés ne sont qu'un pouvoir régional rebelle qui s'affronte au gouvernement central légal depuis 1949. En 1895, le Japon a envahi et colonisé Taïwan, mais dès la victoire remportée après la grande guerre de résistance en 1945 contre l'agression japonaise, la Chine a repris Taïwan de facto et de jure, en témoigne la déclaration du Caire et celle de Potsdam.

Peu de temps après la guerre anti-japonaise, une guerre civile a éclaté entre le Parti nationaliste chinois Kuomintang et le Parti communiste chinois, qui s'était soldée par le triomphe de ce dernier et a donné naissance à la République populaire de Chine, le 1er octobre 1949. D'ailleurs, en 1971, la résolution 2758 de l'Assemblée générale des Nations unies a complétement résolu la question de la représentation de l'ensemble de la Chine au sein des Nations unies et des institutions internationales. Ce texte confirme explicitement la légitimité du gouvernement de la République populaire de Chine et réitère qu'il n'existe pas « deux Chine » ou « une Chine, un Taiwan » dans le monde.

Estimez-vous que cette norme fondamentale ou consensus universel n'est pas aujourd'hui reconnue par certains États membres des Nations unies ?

Sur la base du principe d'une seule Chine, la Chine a établi des relations diplomatiques avec plus de 180 pays dont le Congo. Taïwan est une région de Chine. La résolution de cette question est une affaire purement chinoise qui ne pourra être traitée que par les Chinois eux-mêmes et qu'aucun pays étranger n'a le droit d'y intervenir.

Le gouvernement chinois présente toute sa sincérité et ne ménage aucun effort pour une réunification pacifique, mais ne promet jamais de renoncer à l'usage de la force et se réserve la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires. Cette dernière option cible seulement l'ingérence des forces extérieures, le très petit nombre de séparatistes visant l'indépendance de Taïwan ainsi que leurs activités sécessionnistes. Elle ne cible en aucun cas la majorité des compatriotes taïwanais.

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