Afrique: Sommet de Paris - Nécessité de restructurer le système financier mondial

Représentant le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a exprimé les inquiétudes de la République démocratique du Congo (RDC) lors du sommet pour un noveau pacte financier mondiales. 80 ans après l'Accord qui a donné naissance aux institutions de Bretton Woods, le gouvernement a déploré un système « très lourd » et inefficace face aux nouveaux enjeux et défis de développement.

Durant deux jours, soit les 22 et 23 juin, une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement des pays en développement a répondu à l'invitation de la France pour réfléchir sur un nouvel ordre financier mondial. Pour cet événement de grande portée économique et financière, la RDC était bien représentée. C'est l'un des sommets où Kinshasa a tenu vraiment à parler des nouveaux enjeux de développement pour les pays africains.

En revendiquant son titre de « pays solution », la RDC met en exergue ses potentialités : 60 % du bassin du Congo en termes de forêts, 10 % d'eaux douces mondiales, 52 % d'eaux douces au niveau africain, etc. « C'est ce que nous représentons, sans compter nos tourbières et nos forêts de Miombo, que nous partageons au niveau de la Sadc », a expliqué Sama Lukonde. Cet apport consistant dans les domaines forestier et énergétique, sans oublier les métaux de transition énergétique, fait du pays un acteur majeur. « Partout où on parle des questions climatiques, la RDC doit toujours être présente », a-t-il poursuivi. Grâce à ses forêts, ses tourbières et ses mangroves, le pays peut capter jusqu'à 3 % des gaz à effet de serre qui sont émis. Et, de fait, le crédit carbone doit profiter également à la population congolaise.

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Outre une place stratégique dans les négociations internationales sur les questions climatiques, le gouvernement s'est prononcé aussi sur les réformes proposées pour assouplir et rendre efficace le système financier mondial, à travers le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Pour l'Afrique, y compris la RDC, les défis arrêtés à l'époque de la création des institutions de Bretton Woods, notamment l'accès à l'eau, à l'électricité et à différents projets, n'ont pas donné les résultats escomptés. « On se rend compte que le système est trop lourd. Beaucoup de procédures et des notations qui doivent toujours s'ensuivre sur chaque projet et qui finalement ont rendu le système inefficace », a déploré le Premier ministre. En somme, la cible n'a pas été atteinte et une révision du système s'impose. « Nous avons obtenu qu'il faut une réflexion qui doit être menée par tout le monde pour restructurer les deux institutions », a-t-il assuré.

Dans le nouveau système, il faut privilégier les partenariats, avec des investissements privés. « Les pays se disent aujourd'hui, maintenant nous sommes conscients de nos problèmes, il faudrait que nous puissions revenir dans notre souveraineté en termes de choix des projets », a dit Jean-Michel Sama Lukonde.

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