Kaolack — Les élèves doivent être amenés à faire un usage utile du téléphone portable, du numérique et de l'Internet pour améliorer leurs résultats scolaires, acquérir le savoir et en faire profiter leurs communautés, a plaidé le professeur de lettres Abdoulaye Racine Senghor.
« Utilisez le téléphone portable, le numérique et l'Internet pour être d'excellents élèves », a-t-il lancé à l'assistance, vendredi, lors d'une cérémonie de remise de bourses scolaires aux dix meilleurs élèves du lycée Valdiodio Ndiaye de Kaolack (centre), à l'initiative du ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow.
« Nous attendons de vous d'acquérir du savoir, car acquérir du savoir et pouvoir le reconvertir, le réinvestir pour vous-mêmes, pour vos familles et pour vos sociétés », a-t-il dit à l'endroit des apprenants, en leur demandant de diminuer l'utilisation du téléphone portable et des réseaux sociaux « pour commenter n'importe quoi ».
Abdoulaye Racine Senghor, qui a occupé plusieurs fonctions officielles dont celle de directeur de l'Enseignement moyen et secondaire général, recommande plutôt aux élèves d'éviter de se distraire et de se « laisser entrainer » à travers l'usage du téléphone et des réseaux sociaux.
Il note qu'avec le téléphone portable, les élèves d'aujourd'hui accèdent plus facilement à l'Internet et aux outils modernes de communication représentés par le numérique et le digital. De sorte que « chaque téléphone portable des élèves est une bibliothèque ».
« Il faudrait que vous diminuiez l'utilisation du téléphone comme moyen de jouer », a lancé cet ancien pensionnaire du lycée Valdiodio Ndiaye de Kaolack, qui fut secrétaire exécutif du Projet ARCHES, qui porte sur l'harmonisation des enseignements secondaires dans les pays francophones d'Afrique.
Les téléphones à la portée des enfants, « pour l'essentiel des smartphones, ne doivent pas servir à se photographier [...] », ni « à s'envoyer des messages photographiques ou des vidéos », a-t-il insisté.
Il rappelle que de son temps, les conditions n'étaient pas ce qu'elles sont aujourd'hui, ajoutant que certains élèves parcouraient jusqu'à « cinq kilomètres pour rallier leur école », matin et soir. « Ce qui n'est plus le cas pour les élèves d'aujourd'hui ».
« Aujourd'hui plus qu'hier, les élèves ont les moyens d'être excellents. Ils ont aujourd'hui, plus qu'hier, les moyens de réussir, mais de vraiment réussir. Quand on était à l'école, beaucoup d'entre nous n'avaient pas l'électricité, ils travaillaient à la lumière de la bougie ou de la lampe tempête, et ceux qui étaient à côté d'un poteau de lampe électrique pouvaient y aller étudier », a souligné M. Senghor, auteur de deux recueils de poésie et de nombreux manuels de français pour lycées et collèges.
« Il ne s'agit pas simplement, pour les élèves, d'avoir la moyenne ou de passer en classe supérieure, il s'agit d'être excellent, d'occuper les meilleures places et de permettre ainsi à leurs parents, à leur nation et à leur pays d'être fiers d'eux », a insisté l'actuel président du conseil d'administration du Musée des civilisations noires (MCN), de Dakar.
Il a donné en exemple les joueurs de l'équipe nationale de football, qui ont battu (4-2) le Brésil, mardi dernier, en match amical international, « quelque chose de très important, par ce que les joueurs de cette équipe cherchent toujours à être excellents et font tout pour être parmi les meilleurs. Et pour ça, ils battent les meilleurs et battent la meilleure équipe du monde », a souligné Racine Senghor.
Suivant le modèle représenté par les Lions du football, « chaque élève doit se considérer comme un Sadio Mané dans le domaine de l'école et gagner chaque jour des points de plus ». De cette manière, tous les élèves seront « de grands lions et le Sénégal remportera toutes les coupes », dit-il.