Congo-Brazzaville: Contreperformances des Diables rouges - Hugues Ngouélondélé charge la Fécofoot

Interpellé le 22 juin à la représentation nationale sur les contre-performances de l'équipe nationale de football, les relations entre le ministère et les acteurs du football ainsi que sur la politique mise en place de détection des talents, le ministre en charge des Sports, Hugues Ngouélondelé, n'a pas ménagé la Fédération congolaise de football (Fécofoot).

Répondant à certaines préoccupations du député Guy Patrick Gonzia, auteur de la séance de questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le ministre Hugues Ngouélondélé est revenu sur la complexité des relations qu'il entretient avec l'instance dirigeante du football congolais. « Les relations entre le ministère dont j'ai la charge et la Fécofoot ne sont pas difficiles mais très complexes. L'organisation du football est du ressort de la fédération, le ministère donne délégation à la Fécofoot pour s'occuper du football. Lorsqu'il s'agit de convoquer les joueurs, la fédération envoie des informations au ministère qui, après achat de billets, les transmet à la fédération. Une fois les joueurs arrivés, ils s'entraînent sous le regard de la fédération. Le classement, nous ne nous ingérons pas, nous observons, malhreusement lorsque cela se passe mal, on accuse le ministre », a avoué le ministre devant les députés.

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Quant au contrat du sélectionneur national, Paul Put, qui a pris fin le 16 juin, le ministre a annoncé la signature d'un avenant lui permettant de poursuivre la mission de qualification de l'équipe nationale jusqu'à la dernière journée des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations (CAN), prévue en septembre prochain. Pour le seconder, un contrat a été conclu avec un entraîneur de nationalité congolaise, Isaac Ngata.

S'agissant de la politique mise en place pour rehausser le niveau du football congolais, le ministre a rappelé que le département des Sports a engagé des réformes importantes à travers la loi portant code du sport en cours de promulgation. « Elle prévoit un certain nombre de dispositions dont la mise en oeuvre contribuera à rehausser le niveau de notre sport, toutes disciplines confondues. Les contrats d'objectifs et de performance entre l'Etat et les fédérations sportives nationales pour la réalisation des projets pluri-annuels permettent le développement des disciplines sportives dont le football.

La quête des lettres de noblesse de notre sport nous conduit à accorder une place fondamentale à la formation. Il est établi que les pays qui ont accordé une place importante à la formation des athlètes ont été récompensés au cours des compétitions. Nous pouvons citer l'exemple de notre pays en 2005 par la création du Centre national de football et l'internement des Diables rouges qui a permis de remporter la CAN juniors 2007. Il en est de même pour le Maroc qui, tout récemment, a obtenu des résultats impressionnants suite au travail accompli par le Centre de formation Mohammed VI », a souligné Hugues Ngouélondélé.

La suspension de la prime de présence en équipe nationale confirmée

Annonçant la création d'un Centre départemental de formation de football à Pointe-Noire, il a rappelé que la détection des talents est une mission dévolue aux fédérations sportives nationales. Ces dernières sont notamment chargées d'assurer la détection, la formation et le perfectionnement de leur encadrement technique. « Toutefois, pour renforcer la détection des talents, il a été mis en place dans nos services une cellule de détection des sportifs locaux et de la diaspora », a-t-il poursuivi.

Il a également informé officiellement la représentation nationale de la suspension de la prime de présence en équipe nationale. En effet, les athlètes convoqués percevront désormais des frais de mission au lieu de la prime de présence qui était, a-t-il expliqué, sans base juridique. « Il sied de rappeler que les joueurs convoqués en sélection nationale perçoivent des primes dont les montants sont conséquents. Il s'agit notamment de la prime de match nul, de victoire et de qualification. Une prime de présence a également existé. Mais le constat a montré que cette prime n'a pas permis à notre football d'être ni plus compétitif ni plus performant. C'est pourquoi le ministre des Sports a procédé à la suspension de cette prime évaluée à deux millions FCFA (3 000 euros). Au niveau de la fédération, cette prime a été appelée dime. Le refus de certains joueurs de la diaspora de venir jouer le match contre le Mali est dû au fait que la dime ne passait plus », a-t-il détaillé.

Faisant la synthèse des travaux, le président de l'Assemblée nationale, Isidore Mvouba, a suggéré l'organisation des états généraux du football afin de trouver les voies de sortie de la crise qui a trop duré. « Il faut faire du football une affaire nationale. Ce ping-pong entre le ministre et la fédération n'est pas de bon temps. Clarifiez les choses entre vous et la fédération. Vous avez fait des réformes certes, mais je commence à me demander s'il n'est pas utile d'aller vers une grand-messe de football de type états généraux de football, parce que le mal que connaît notre football n'a que trop duré », a-t-il recommandé.

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