Clôturé ce le jeudi 22 juin 2023, après son lancement le 31 mai dernier, les conclusions du dialogue national vont être remises au président de la République ce samedi 24 juin 2023, par son coordonnateur Moustapha Niasse, au palais de la République. Interrogé de la nécessité ou non de ce dialogue par Sud Fm, le sociologue, Dr Souleymane Lô, parle d'une « aberration politique ». De l'avis du sociologue, ce dialogue « n'est pas nécessaire et ne saurait l'être face à la crise que nous traversons ».
« Le dialogue national à mon avis est un moment d'aberration politique. Aberration parce qu'évidemment le dialogue ne permettra pas bien entendu de dissiper en tout cas cette crise que le Sénégal traverse depuis un certain temps », a estimé le sociologue, Souleymane Lô.
Pour illustrer son argumentaire, Dr Souleymane Lô souligne que « déjà ce dialogue n'a pas pris en compte les facteurs essentiels de cette crise pour les régler, absolument. Ce dialogue évidemment à la limite, a trahi même, les attentes des Sénégalais vis-à-vis des points sur lesquels il devrait porter, pour évidement régler donc la situation politique du Sénégal. »
il estime que d'abord pour dialoguer, il faut avoir des intérêts, et des intérêts opposés à la partie adverse, or « tel n'est pas le cas », a-t-il soutenu.
Concernant la nature des participants à ce dialogue, explique le sociologue « On dit national, mais cela ne veut pas dire que tout le monde doit y prendre part. Quel acteur, a intérêt opposé à l'autre partie, particulièrement le parti au pouvoir. C'est à ce niveau-là qu'on a essayé de galvauder, en tout cas à travestir le sens du dialogue, parce que ces acteurs-là n'ont pas d'intérêts opposés. »
« C'est la raison pour laquelle, c'est un moment de compromission plutôt qu'un dialogue sincère. Cela veut dire qu'il y a des parties prenantes du point de vue d'autres composantes de la société présente à ce dialogue et qui n'avaient pas d'intérêts manifestement opposés avec la partie adverse, notamment le pouvoir », a-t-il fait remarqué.
De son point de vue, «ces gens-là, n'y étaient pour dialoguer pour rien. Ils y étaient là pour appuyer des positions et peut être pour décourager encore d'autres compromissions selon, maintenant leurs propres intérêts. C'est cela qui fait que ce dialogue n'est pas nécessaire et ne saurait donc l'être face à la crise que nous traversons, parce qu'il ne nous permettra pas de sortir de crise. Parce que l'essentiel de ce qui devrait être débattu ne l'a pas été. »
Il faut noter également que parallèlement à ce dialogue national initié par le chef de l'Etat, un autre dialogue dit du peuple à l'initiative du mouvement des forces vives de la nation F24 a rendu ses conclusions, hier vendredi 23 juin 2023.
À cet effet, la commission politique dirigée par Dr Abdourahmane Diouf a rejeté sans ambages la troisième candidature de Macky Sall. Cette commission, qui s'est, pendant trois jours, penchée essentiellement sur cette candidature du président de la République, a été catégorique. Pour elle, Macky Sall ne peut pas présenter sa candidature pour la présidentielle de 2024.