Maroc: L'inflation devrait refluer à 7% au deuxième trimestre

Après 9,1% au trimestre précédent, les pressions inflationnistes devraient continuer de s'atténuer à court terme, selon Bank Al-Maghrib

Bank Al-Maghrib a publié récemment son rapport trimestriel sur la politique monétaire (RPM), à l'issue de la deuxième réunion trimestrielle de son Conseil au titre de l'année 2023.

Parmi les principaux sujets abordés dans ce document, qui présente l'ensemble des analyses sous-tendant ses décisions, figurent les perspectives à court terme de l'inflation.

Ainsi, selon les prévisions de la Banque centrale, à court terme, l'inflation devrait refluer à 7% au deuxième trimestre 2023 après 9,1% le trimestre précédent.

Pour rappel, après avoir atteint un pic de 10,1% en février, l'inflation était revenue à 8,2% en mars avant de ramener sa moyenne à 9,1% au titre du premier trimestre 2023. Un rythme du reste en ligne avec la prévision communiquée par Bank Al-Maghrib dans son précédent RPM.

D'après les explications fournies par l'organisme public et contenues dans son récent rapport, « ce ralentissement serait lié principalement à celui de sa composante sous-jacente qui devrait revenir à 6,4% au lieu de 8,2%, en raison de l'apaisement des pressions d'origine externe ».

Les projections de BAM tablent aussi sur un recul des prix des carburants et lubrifiants de 13,6% au deuxième trimestre contre une hausse de 19,2% au trimestre précédent. Ce qui, souligne Bank Al-Maghrib, reflète l'évolution prévue des cours internationaux des produits pétroliers.

Tenant compte des données des marchés de gros, l'institution publique prévoit en outre que les prix des produits alimentaires à prix volatils devraient à l'opposé rester à des niveaux élevés. En conséquence, en comparaison annuelle, ils devraient ressortir en progression de 25,6% au deuxième trimestre, a-t-elle fait savoir.

En l'absence de nouvelles décisions gouvernementales y afférentes, la Banque centrale table par ailleurs sur une augmentation des tarifs des produits réglementés de 1% en moyenne entre avril et juin au lieu de 0,6% un trimestre auparavant.

Il est important de noter, qu'après le rebond à 9,1% observé au premier trimestre 2023, l'inflation a décéléré à 7,8% en avril, ramenant sa moyenne au titre des quatre premiers mois de l'année à 8,8%.

Comme le souligne BAM dans son rapport, « cette évolution reflète la baisse des prix des carburants et lubrifiants ainsi que le ralentissement de l'inflation sous-jacente et des prix des produits alimentaires à prix volatils qui ont plus que compensé l'accroissement plus marqué des tarifs réglementés ».

En effet, hormis les tarifs réglementés qui ont vu leur progression s'accélérer à 0,9% en avril au lieu de 0,6% au premier trimestre 2023, les autres composantes ont connu un ralentissement au cours de ce mois.

C'est notamment le cas des prix des carburants et lubrifiants qui se sont repliés de 7,3% en avril contre une augmentation de 19,2% en moyenne au premier trimestre 2023.

Quant aux produits alimentaires à prix volatils, quoiqu'en légère décélération, leurs prix ont continué d'évoluer à des taux élevés en avril, soit 24%, a constaté Bank Al-Maghrib dans son rapport.

Toujours selon le rapport, l'inflation sous-jacente a de son côté connu un retournement de sa tendance haussière entamée depuis fin 2021, reculant de 8,5% en février à 7,9% en mars et ramenant sa moyenne à 8,2% au premier trimestre de 2023.

Le rapport constate en outre que cette décélération s'est poursuivie en avril durant lequel elle est revenue à 7,3%, au lieu d'une moyenne de 8,2% au premier trimestre.

Comme l'explique BAM, cette évolution est tirée principalement par le ralentissement de 15,1% à 12,8% de sa composante alimentaire, avec en particulier la baisse du rythme de progression des prix des « huiles » de 35,4% à 27,8% et des « produits à base de céréale » de 6% à 2,5%.

L'organisme public justifie qu'hors produits alimentaires, les prix ont augmenté de 3,8% en avril, un taux qu'il juge quasi inchangé par rapport au premier trimestre.

Selon ses prévisions, elle devrait revenir à 6,4% au deuxième trimestre.

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