Au premier trimestre 2023, la gestion budgétaire a été marquée par un accroissement satisfaisant des recettes budgétaires, associé à un démarrage timide de l'exécution des dépenses. Les ressources mobilisées sont estimées à 790,8 milliards à fin mars 2023, soit une hausse de 12,6% en glissement annuel tandis que les dépenses publiques se sont contractées de 5,9% en valeur relative, soit 1357,1 milliards en valeur absolue. Pour le solde budgétaire, dons compris, il est ressorti en déficit à 566,5 milliards à fin mars 2023 contre un déficit de 739,3 milliards un an auparavant.
La note de conjoncture de la Direction de la prévision et des études économiques, publiée au plus tard 45 jours après la fin du trimestre indique que les ressources globales sont estimées à 790,8 milliards à fin mars 2023 contre 702,5 milliards un an plus tôt. Lesdites ressources sont constituées de recettes budgétaires chiffrées à 759,2 milliards et de dons estimés à 31,6 milliards. En glissement annuel, les ressources se sont accrues de 88,1 milliards à la faveur de l'évolution favorable du recouvrement des recettes fiscales et des dons en capital.
711 milliards de recettes fiscales mobilisées
En effet, les recettes fiscales, évaluées à 711,9 milliards, ont bénéficié de la bonne tenue des impôts directs, des droits de douanes et des droits d'enregistrement qui ont augmenté respectivement, de 36,5 milliards, 31,6 milliards et 4,1 milliards pour se situer à 269,2 milliards, 235,2 milliards et 24,2 milliards à fin mars 2023. À propos des impôts directs, la performance de l'impôt sur les sociétés (Is) traduit, essentiellement l'accroissement appréciable de 31,4% de la première échéance de l'Is avec un recouvrement de 89,7 milliards à fin mars 2023 contre 68,3 milliards un an auparavant, cette amélioration est imputable en partie à la qualité de l'émission qui a enregistré un taux d'exécution de presque 100%.
21 milliards d'impôts sur les sociétés recouvrés
En effet, les recouvrements de l'impôt sur les sociétés ont progressé de 21,4 milliards (+31,5%) à fin mars 2023. En termes de secteur d'activité, cette hausse est tirée par les améliorations notées au niveau des contributions des entreprises du secteur secondaire (+31,6%) et du secteur tertiaire (+17,0%). Examinant le secteur secondaire, le relèvement de l'Is concerne les sous-secteurs de l'énergie (+66,7%), du BTP (+32,6%), des industries extractives (+24,5%) et des industries du lait (+45,3%) pour des montant respectifs de 3,3 milliards, 1,2 milliard, 1,4 milliard et 0,6 milliard. S'agissant du secteur tertiaire, la hausse des versements concerne essentiellement le sous-secteur des banques et services financiers, des services portuaires et des activités de commerce avec des augmentations respectives de 4,4 milliards, 1, 2 milliard et 0,9 milliard.
Pour ce qui est de la bonne tenue des recettes douanières, elle résulte essentiellement de la progression de la Taxe sur la valeur ajoutée (Tva) à l'importation et des droits de porte qui se sont confortés respectivement de 21,9% et 11,3%. Cette situation a bénéficié de la progression des liquidations mises à la consommation qui sont passées de 291,6 milliards à 321,9 milliards entre les premiers trimestres de 2022 et 2023, soit une hausse de 10,4%. En termes de taux de droits de douane, les produits de la tranche de 35% et 10% ont été les plus concernés par la hausse des liquidations avec des augmentations respectives de 37,9% et 34,8%, en glissement annuel.
Plus de 12 milliards de baisse de taxes sur les biens et services
Toutefois, la tendance haussière du recouvrement a été atténuée par la contraction des taxes sur biens et services intérieures qui ont enregistré une baisse de 12,7 milliards (-6,9%), par rapport à la période sous-revue ; celle-ci est imputable essentiellement à la Tva intérieure hors pétrole qui s'est contractée de 6,8 milliards. Concernant cette dernière, le repli s'explique notamment par la forte progression des déductions (+47,4%) et des chiffres d'affaires réalisées en franchise de taxe (18%) qui ont contenu la progression de la Tva nette reversée (+23,3%). A cela, s'ajoute l'impact des renonciations de taxes dans le cadre de la lutte contre la vie chère ; à ce titre, la suspension de la Tva sur la farine a entrainé une perte de recette évaluée à 9,7 milliards sur le trimestre.
1357 milliards dépensés au 1er trimestre
Selon la Direction générale de la planification et des politiques économiques du ministère de l'Economie, du plan et de la coopération les dépenses budgétaires ont été exécutées à hauteur de 1357,1 milliards à fin mars 2023 contre un montant de 1441,9 milliards un an auparavant, soit une baisse de 84,7 milliards (-5,9%), suite au repli des dépenses d'investissement.
Réellement, les investissements globaux sont passés de 626,0 milliards à 329,1 milliards, entre le premier trimestre de 2022 et celui de 2023, se contractant ainsi de 47,4%. Cette contraction des dépenses en capital est perceptible aussi bien sur ses composantes financées sur ressources externes et sur ressources internes, respectivement exécutées à hauteur de 169,7 milliards et 159,4 milliards. Concernant les dépenses courantes, elles sont passées globalement de 815,8 milliards à 1028,0 milliards entre fin mars 2022 et fin mars 2023, se renforçant de 26,0%. Les charges d'intérêt sur la dette (149,9 milliards) et la masse salariale (313,6 milliards) se sont confortées de 21,8% et 38,0% sur la période. Quant aux dépenses de transferts et subventions, elles ont enregistré une hausse de 103,6 milliards (+28,1%) atteignant ainsi un montant de 471,7 milliards à fin mars 2023.