Ile Maurice: Affaire Navind Kistnah - De nouveaux éléments troublants font surface

L'affaire Navind Kistnah semble toujours être au point mort, plus de six ans après les faits. Mais dans l'entourage du principal concerné, plusieurs nouveaux éléments troublants ont fait surface. Il est utile de rappeler que l'enquête policière n'a toujours pas été bouclée après six années et deux mois, soit le temps écoulé depuis l'arrestation de Navind Kistnah.

Selon les proches de ce dernier, la police ne serait plus intéressée à entendre P.K, un Custom clerk et H.K.R, un courtier maritime, qui seraient tous deux impliqués dans l'importation de cette cargaison de drogue. Pour rappel, Navind Kistnah avait quitté l'île pour l'Afrique du Sud, le 8 mars 2017, à la veille de la saisie record de 135 kg de drogue dans le port. De l'héroïne, estimée à Rs 2 milliards, se trouvait dans des cylindres importés par l'entremise de ce courtier maritime de 34 ans. Il a été en cavale en Afrique pendant plus d'un mois et faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Il a été arrêté le 17 avril 2017. Il ne faut pas oublier également que H.K.R était en prison en 2013 avec Peroomal Veeren et que c'est là que l'importation de cette drogue a été organisée avec le caïd Veeren. Il faut également souligner que c'est ce même H.K.R qui avait donné les documents à Navind Kistnah pour être remis à P.K, qui à son tour, devait obtenir le Bill of entry de la douane.

%

Depuis l'arrestation de Navind Kistnah, soit six ans et deux mois, la police ne l'a pas encore confronté au rapport du Forensic Science Laboratory (FSL) et à ses relevés téléphoniques. Plus grave, ses proches se demandent aussi pourquoi ses avocats ne veulent pas faire une demande pour sa libération alors que toutes les autres personnes arrêtées dans le sillage de cette affaire ont obtenu la liberté conditionnelle. Sans compter «qu'il n'y a pas de preuves solides contre Navind Kistnah». Ses avocats, disent-ils, lui auraient conseillé de coopérer avec la police pour obtenir l'immunité contre toute poursuite.

Nos sources déclarent qu'en conséquent, Navind Kistnah fait toujours l'objet d'une accusation provisoire de «drug dealing» et cela depuis six ans et deux mois. «Tou les 21 zour pe bizin ale la cour» et depuis quatre ans, la police n'a recueilli aucune déclaration de Navind Kistnah. «C'est un abus, Maurice est-elle toujours une démocratie ? La façon dont la police mène l'enquête et l'absence de preuve contre le principal concerné tend à démontrer que les policiers veulent lui mettre tout sur le dos.» Elles ajoutent que ce dernier n'était qu'un simple Custom clerk et que la police tenterait de faire croire «à la population, dès le premier jour, que cette importation d'héroïne était pour Navind Kistnah.»

Encore plus grave, on nous rappelle que H.K.R serait un camarade de classe et voisin, à Vallée-des-Prêtres, d'un ex-haut gradé de l'Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU), en poste à Plaine-Verte. L'ancien haut gradé a, par la suite, été muté à un autre bureau de l'ADSU dans une autre région et «ce serait lui qui aurait autorisé la libération sur parole de H.K.R en mars 2017. Cela alors que cette autorisation de libération conditionnelle aurait dû être signée par un plus haut gradé que lui dans la police.» Pour rappel, H.K.R est officiellement porté manquant depuis le 17 avril 2017, après que son épouse a consigné une déposition à l'effet qu'il n'est pas rentré à la maison à l'issue de ses dépositions à l'ADSU. Cependant, les sources officielles de la police n'ont pas voulu confirmer ou démentir cette information étant donné, nous a-t-on dit, que l'enquête est toujours en cours.

Du côté des proches de Navind Kistnah, on nous signale que lors de l'arrestation de celui-ci au Mozambique en avril 2017, deux policiers qui étaient du voyage, lui auraient demandé de ne pas impliquer un autre protagoniste dans cette affaire. Cela contre, une fois de plus, une promesse d'immunité.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.