Afrique: Protection des ressources génétiques et des savoirs traditionnels associés - Impérative unification de la position africaine

ALGER — Des experts et des responsables ont mis en relief dimanche à Alger la nécessité d'unifier la position africaine concernant la protection des ressources génétiques et des savoirs traditionnels associés lors de la Conférence diplomatique de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) prévue en Inde en 2024.

Présidant l'ouverture de la réunion régionale africaine sur la propriété intellectuelle, les ressources génétiques et les savoirs traditionnels associés, le directeur général des relations multilatérales au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Mohamed Berrah, a affirmé que cette rencontre visait à "unifier la position africaine lors de la Conférence diplomatique prévue en 2024, avec pour objectif d'adopter un système juridique devant assurer la protection des ressources génétiques et des savoirs traditionnels associés".

Il a ajouté, dans le même contexte, que le continent africain veillera, durant cette conférence diplomatique, "à jouer un rôle prépondérant dans les négociations, afin de protéger les ressources génétiques des pays du sud et de prendre en compte leurs préoccupations et leurs intérêts".

La réunion d'Alger "est une halte importante pour sortir avec des positions communes et unifiées pour tous les pays africains", a-t-il estimé, soulignant l'importance d'engager les négociations avec une position unifiée assurant la protection des ressources génétiques et des droits des pays d'origine.

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L'Afrique est un "viviers de savoirs traditionnels et de ressources génétiques, souvent exploitées (...) à des fins économiques, industrielles et autres, en l'absence d'un encadrement juridique", a ajouté le même responsable.

Le même responsable a mis en avant que cette réunion "reflète l'intérêt accordé par les autorités algériennes à cette question, elles, qui ont fournis de grands efforts pour coordonner le travail du groupe africain à Genève (siège de l'OMPI), qui ont été sanctionnés par l'adoption de l'Assemblé générale du WIPO en 2022, d'une résolution appelant à tenir cette conférence diplomatique en 2024".

A son tour, le vice-directeur général de l'OMPI, Edouard Kouakou, a indiqué que "plusieurs pays africains disposent de savoirs traditionnels, d'expressions culturelles et de ressources génétiques, qui peuvent être exploités économiquement".

La réunion d'Alger "s'inscrit dans le cadre des consultations régionales générales tenues également en Amérique latine et dans la région Asie-Pacifique", a-t-il fait observer, saluant à ce propos le rôle pionnier de l'Algérie dans la coordination entre les membres du groupe Afrique.

De son côté, la présidente du Comité intergouvernemental de la propriété intellectuelle relative aux ressources génétiques, aux savoirs traditionnels et au folklore de l'OMPI, Lily Claire Bellamy, a relevé l'importance de sortir, lors de la Conférence diplomatique de 2024, avec un accord reflétant les positions du groupe Afrique, et des pays du Sud.

Cet accord devra être équilibré afin d'obtenir le vote de la majorité des pays, a-t-elle considéré.

"En l'absence de cet accord, les pays africains subiront de lourdes pertes en raison de l'exploitation gratuite de leurs ressources génétiques par les pays industrialisés", a-t-elle fait remarquer.

L'experte a souligné, par ailleurs, "le rôle décisif de l'Algérie dans l'organisation de la conférence diplomatique de 2024 grâce aux efforts de sa représentation permanente à Genève".

Organisée par le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger en coordination avec l'OMPI, cette réunion régionale de trois jours regroupe près de 50 experts africains d'environ 30 pays membres de l'OMPI, ainsi que d'experts hors continent.

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