Dans le souci de pousser la CENI à mieux organiser les prochaines élections, les organisations de la société civile notamment, le CALCC, Milapro, Filimbi, Lucha et tant d'autres, exigent l'audit du fichier électoral par une institution indépendante disposant d'une expertise avérée en la matière, en présence d'observateurs et de témoins, et cela avant la convocation du corps électoral. Au cas contraire, ce processus électoral sera chaotique et mettra en péril la paix, l'unité et la cohésion nationales, du reste très fragiles en RDC. C'était dit dans une déclaration lue, au cours d'une conférence de presse, tenue le samedi 24 juin 2023 au CEPAS, en présence des signataires dont Jean Bosco Lalo du CALCC, Jeff Pambi du Milapro, Jacques Issongo du Lucha et Bopomi Bolapa du Filimbi.
D'entrée, ces organisations ont rappelé toutes les revendications antérieures relatives à la crédibilité, la transparence et l'inclusivité du processus électoral. Ainsi, elles ont précisé que des élections de qualité participent à la stabilité politique et institutionnelle du pays, et permettront donc à la RDC de s'atteler à consolider son développement socio-économique.
Ces structures encouragent la CENI à tout mettre en oeuvre pour créer la confiance avec les parties prenantes au processus électoral, à entretenir le dialogue, et à prendre en considération les observations et les recommandations constructives, et enfin d'assurer un audit externe crédible et indépendant du fichier électoral.
Dans cette déclaration lue par le Président du Conseil de l'apostolat des laïcs Catholiques du Congo (CALCC), Jean-Bosco Lalo, elles exigent ainsi l'audit du fichier électoral par une institution indépendante : « Nous laïcs catholiques et protestants, CALCC et du ministère des laïcs protestants (MILAPRO), les acteurs de la société civile, les mouvements citoyens, nous joignons, à l'appel des Peres de l'Eglise du Christ au Congo (cf. déclaration du comité exécutif de l'ECC du 21 au 26 février 2023) et de la Conférence épiscopale nationale du Congo, CENCO en sigle, (cf. message de la 60èmeassemblée générale des évêques), pour exiger l'audit du fichier électoral par une institution indépendante, disposant d'une expertise avérée en la matière, en présence des observateurs et des témoins, et cela avant la convocation du corps électoral en septembre 2023», a-t-il déclaré, avant tout de signaler, pour que les exigences minimales évoquées ci-dessus soient respectées, les organisations de la société civile appellent le peuple congolais à se mobiliser contre le processus électoral actuel qui s'avère être une succession des ratés et la parfaite recette d'un désastre politique et sécuritaire. Dans le cas contraire, elles ont exhorté la population congolaise à se tenir prêt à des actions encore plus fortes, conformément à l'article 64, alinéa 1, de la constitution. Et d'ajouter : «Nous appelons la communauté internationale à ne pas s'accommoder à un processus vraisemblablement voué à l'échec et susceptible d'exacerber l'instabilité du pays et de la sous-région».
En outre, elles réclament également l'accréditation à temps des observateurs électoraux, tout en prenant soin de clarifier les procédures pour l'accréditation des observateurs internationaux. A cela s'ajoute le contexte sécuritaire explosif marqué par la multiplication de conflits violents à travers le pays, la multiplicité de milices affiliées aux partis politiques dont les Forces du progrès, la Brigade spéciale de l'UDPS, l'occupation des localités par des armées étrangères et des groupes armés. Face à cette situation, elles encouragent le Gouvernement à mettre fin à l'insécurité pour permettre à tous les congolais de participer au vote.
A l'en croire, le climat politique actuel de la RDC, est caractérisé par la recrudescence des discours d'incitation à la haine, la répression et le rétrécissement de l'espace civile et politique, l'instrumentalisation de la justice et des services de sécurité, les arrestations et détentions arbitraires des acteurs politiques et de la société civile et la répression des manifestants. Sur ce, les organisations de la société civile ont invité les représentants de la classe politique à la retenue, et réitèrent leur appel à préserver la cohésion nationale, et à combattre le tribalisme et les discours de haine sous toutes leurs formes.
Par ailleurs, faute de mesures correctives urgentes, ces organisations notamment, le CALCC, Milapro, Filimbi, Lucha et tant d'autres préviennent que le présent processus électoral sera chaotique et mettra en péril la paix, l'unité et la cohésion nationale, du reste très fragile en RDC. De par son inaction face à cette situation, la communauté internationale devrait assumer sa part de responsabilité.