Cameroun: Congrès du SDF et succession du chairman - Les frais de dossier de candidature fixés à sept millions

C'est l'une des résolutions prises à l'issue de la réunion du Comité exécutif national du Social democratic front (SDF) tenue au siège du parti à Olezoa samedi dernier dans l'arrondissement de Yaoundé IIIème.

Les frais de dossier de candidature pour postuler au poste de chairman Ni John Fru Ndi au prochain congrès sont fixés à sept millions de Fcfa. C'était l'un des points d'achoppement des vives discussions qui ont eu lieu à Yaoundé. Par le passé, la caution liée à la présentation de la candidature de tel ou de tel autre à un poste était fixée à cinquante mille Fcfa. Mais au cours des assises du comité exécutif national du Social democratic front (SDF), l'on parle, d'ores et déjà, des frais de dossier de candidature, dont le montant est de sept millions de Fcfa. Illico presto, certains mandataires du parti de la balance soutiennent :

« Pour barrer la voie à ses concurrents, Joshua Osih fait passer la caution de candidature à la présidence du SDF de 50.000 F (cinquante milles) à 7.000.000 de Fcfa (sept millions de Fcfa), ce qui a provoqué la colère des deux principaux protagonistes du Nord-Ouest ». Faux ! Rétorque un cadre du Social democratic front (SDF), membre du Comité exécutif national, qui affirme sans ambages: « On n'appelle pas ça caution. Ça s'appelle frais de dossier de candidature. Le Nec a décidé de mettre les frais de dossier à sept millions de Fcfa. Ce n'est pas Joshua Osih qui a décidé ».

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Au cours du débat sur ce point, bien de propositions ont été énoncées quant au montant des frais de dossier de candidature pour prétendre au poste de chairman du Social democratic front (SDF). Alors que certains ont proposé le montant d'un million, d'autres ont émis le voeu que ces frais de dossier s'élèvent à 3 millions, qui à 10 millions de Fcfa. Les plus intransigeants ont, d'ailleurs, proposé que ce soit à 20 millions de Fcfa selon des sources concordantes. Au bout du compte et après une longue et passionnée discussion entre les membres du Nec, la logique consensuelle a prévalu autour du montant de sept millions de Fcfa, qui a été déterminé et fixé pour la constitution des frais de dossier de candidature pour le poste de chairman.

Modalité consensuelle

À la question de savoir pourquoi les frais de dossier de candidature pour le poste de chairman sont fixés à un tel montant, ce cadre du parti précise que les postulants audit poste doivent faire preuve d'indépendance financière. « L'argument, c'est que le poste de chairman dans un parti politique n'est pas à vendre. Celui qui aspire à ce poste doit prouver son indépendance financière. Pour être président de la république du Cameroun, il faut combien au Cameroun comme caution? », s'interroge la même source.

Justement pour être candidat au poste de président de la république du Cameroun, la caution est fixée à trente millions de Fcfa. Cette modalité consensuelle autour de sept millions de Fcfa ne rencontre pas l'assentiment d'un autre cadre du parti qui prend le contre-pied des arguments allégués par le Nec: « Le SDF, qui se réclame de gauche, ne saurait poser de tels critères ... Et si pour les mêmes raisons, le gouvernement camerounais met la caution à la présidentielle de 2025 à 500 millions de Fcfa, l'on va pleurer n'est-ce pas? Et pour terminer, c'est une autre violation des statuts parce que c'est le congrès qui élit le président et il revient au même congrès de dégager les conditions d'éligibilité des candidats », indique ce cadre du parti ayant requis l'anonymat.

Ce dernier suggère que l'on intègre, comme critère, l'enquête de moralité de tous les postulants aux postes de responsabilité lors du congrès, la variable pécuniaire n'étant pas le critère déterminant. Signalons qu'au-delà de ces frais de dossiers de candidature, il y a des préalables à prendre en considération, en l'occurrence la nécessité de savoir si le postulant au poste du chairman ou à un poste déterminé est endetté ou pas au sein de cette formation politique de l'opposition camerounaise. La cellule du parti en fait, d'emblée, vérification et transmet au président de la circonscription électorale le dossier de quiconque veut postuler à un quelconque poste dans le parti lors du congrès. In fine, la commission d'investiture tranche et valide ou non le dossier de candidature du postulant en question. Signalons que le congrès du parti est prévu les 27 et 28 octobre 2023 à Yaoundé selon une autre résolution du Comité exécutif national. D'aucuns estiment que les statuts du parti ont été violés à travers le report du congrès à cette date.

« Même le congrès d'octobre est déjà anti-statutaire puisque les statuts donnent cinq mois au/ à la secrétaire général(e) avant le congrès pour ouvrir les listes de candidatures... et fixer le congrès les 27 et 28 octobre 2023, c'est à quatre mois de l'échéance », indique un cadre du parti. À titre illustratif, lorsque les 34 membres du parti ont été auto-exclus le 25 février 2023, la date du congrès a été fixée aux 28, 29 et 30 juillet. Là, les statuts ont été respectés, ajoute ce cadre du parti tant l'on était à cinq mois de la date dudit congrès.

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