Congo-Kinshasa: Masumu Debrindet - 'Personne pour m'accompagner dans la promotion du film 'Simon Kimbangu'

Cela fera bientôt plus de deux ans depuis qu'a été lancé le film "Simon Kimbangu". Un F.L.M, entendez : film long métrage, signé Masumu Debrindet, de son vrai nom Ndungi Mambimbi.

Dans ce film, soit dit en passant, il est, lui-même, acteur principal, sous l'incarnation du prophète Simon Kimbangu.

"Depuis l'initiation du film, malgré son impact au sein de la population, je ne bénéficie ni de l'intérêt, ni du soutien de nos institutions étatiques, pendant que depuis sa sortie jusqu'à l'heure actuelle, je n'ai personne pour m'accompagner en vue de sa promotion ", déplore Masumu Debrindet.

L'homme s'étonne, doigt sur les lèvres, du fait que les autorités étatiques congolaises adoptent une attitude qui frise le désintéressement hors pair, alors que ce film met plutôt en vedette l'une des figures les plus emblématiques de l'histoire du Congo.

"Et, pourtant, ce film devrait, par contre, attirer l'attention et bénéficier du soutien tant des particuliers friqués que des institutions étatiques dont : la Présidence, la Primature, le Ministère de la Culture, le Sénat et l'Assemblée nationale ; c'est dans la mesure où cela constitue le tout premier document réalisé sur ce tout premier précurseur des indépendances africaines", réfléchit-il sérieux, en dehors de toute comédie.

Ce grand acteur du Groupe Salongo trouve qu'il est regrettable à ce jour de constater que partout où il adresse des demandes de soutien pour faire la promotion de ce patrimoine national via des projections avec débats didactiques, aussi bien à Kinshasa, à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur, il se remarque qu'il y a une indifférence notoire.

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"Nous avons écrit plusieurs fois pour une assistance tant financière que matérielle et jusqu'ici, nous n'avons même pas un accusé de réception, que ce soit à la Présidence, à la Primature, depuis le gouvernement Matata jusqu'à l'heure actuelle ; au Sénat et à l'Assemblée nationale, même chose", insiste Masumu Debrindet sans son costume de théâtre. "Tout n'est pas théâtre", dit-on ces derniers temps.

C'est dans cet ordre des choses qu'il se pose la question, pince-sans-rire, doigt sur les lèvres et air pensif : "Mais, pourquoi finissent-ils tous leurs discours par : Congo, pays de Simon Kimbangu ; est-ce par opportunisme ou quoi ?".

Dans sa réponse à sa propre question, comme dans un travail de mémoire, cet ancien chanteur d'OVOZA, entendez : Orchestre de La Voix du Zaïre, trouve noir sur blanc qu'il s'agit -là d'un truc qui frise l'hypocrisie, voire la mauvaise volonté de la part des animateurs des institutions congolaises.

L'incarnateur de Simon Kimbangu prie ainsi les autorités étatiques congolaises ainsi que les particuliers qui ont des moyens de bien vouloir se départir de leurs convictions religieuses qui les empêchent de venir à la rescousse de ce film qu'ils croient avoir été conçu pour les kimbanguistes, alors qu'ils devraient à travers lui voir plutôt, sa dimension nationale endogène.

"Moi-même, je suis 100% catholique, mais je n'ai pas fait de ma foi catholique, un obstacle à la réalisation de ce film", a-t-il ramené à la raison tous ceux qui se servent de la religion comme leur plus grand commun diviseur. Il leur demande, ensuite, de bien vouloir, désormais, fonctionner, pour la cause du pays, en dehors de toutes tendances religieuses.

Mais, ceci ne l'empêche pas de féliciter le Chef de l'Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, pour avoir signé naguère l'Ordonnance établissant la date du 6 avril, jour du début de la mission du prophète Kimbangu à Nkamba, comme étant, désormais, un jour férié chômé et payé en RD. Congo.

En définitive, Masumu Debrindet se voit à l'heure actuelle, comme dans la situation fictive de Nadine Gordimer, écrivaine sud-africaine, dans son roman : "Personne pour m'accompagner".

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