Congo-Brazzaville: Ne nous leurrons pas

Le sommet mondial qui s'est tenu à Paris deux jours durant en fin de semaine dernière a marqué, certes, un tournant dans la lutte planétaire contre le dérèglement climatique, dans la remise en ordre de la finance mondiale, dans l'appui des pays riches aux pays pauvres, dans le rééquilibre de la gouvernance internationale, mais mieux vaut ne pas se faire d'illusion et oser regarder la vérité en face : rien de très concret ne sortira à court et moyen terme des engagements pris solennellement au Palais Brongniart par la quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement présents. Exactement comme cela s'est passé tout au long des dernières décennies avec les différents sommets sur le climat.

D'où cette idée aussi simple que concrète selon laquelle les pays émergents, autrement dit le nouveau Tiers-monde, doivent s'organiser mieux et plus vite pour faire entendre leur voix sur la scène internationale afin de contraindre les pays riches à se mobiliser sérieusement pour éviter les catastrophes que leur égoïsme provoquera inévitablement dans les décennies à venir si l'on ne le combat pas efficacement dès maintenant. L'enjeu étant vital pour l'ensemble de la communauté humaine dont la survie est clairement menacée aujourd'hui par les atteintes que porte à son environnement la suractivité industrielle des nations riches, les pays émergents doivent impérativement coordonner leurs actions diplomatiques pour accroître leur influence, exactement comme viennent de le dire à Paris le président congolais, Denis Sassou N'Guesso, et le président brésilien, Lula da Silva.

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L'Histoire à venir dira si ces simples réflexions de bon sens, formulées de façon plus ou moins discrète par de nombreux dirigeants de l'hémisphère Sud, ont enfin été entendues par les nations riches de l'hémisphère Nord. Mais ce que l'on peut dire sans l'ombre d'un doute aujourd'hui est que l'ère des nobles discours prononcés par les gouvernants américains, européens, russes, chinois, hindous dans les conférences internationales est révolue. Et que, par conséquent, seules des actions précises, concrètes, réalistes permettront de résoudre les problèmes vitaux auxquels l'espèce humaine se trouve confrontée du fait de la suractivité de ses grandes nations industrielles.

Comme nous l'avons écrit ici même à maintes reprises, le temps est venu pour la communauté humaine de traduire en actes concrets les mesures qui la mettront à l'abri des catastrophes qui se dessinent et que traduisent dès à présent la dégradation de l'air, la fonte des pôles et des glaciers, la montée brutale des océans, la hausse des températures sur les cinq continents, l'extension de la sécheresse et autres dérives climatiques.

Pour dire la vérité de façon encore plus concrète, le temps du verbe, du noble discours, de la gesticulation diplomatique est révolu. Seules des actions concrètes permettant aux nations jeunes de se développer, de se protéger, de vaincre les inégalités héritées du passé permettront de traduire en actes les nobles idées émises au Palais Brongniart. Et donc de préparer un avenir plus sûr, plus équilibré, plus humain.

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