Afrique Centrale: Télécommunications - Les membres de l'Artac mobilisés face aux mutations de l'écosystème

En session ordinaire les 22 et 23 juin, les régulateurs de l'Afrique centrale, hormis le Burundi, ont fait le point des avancées de leur organisation depuis les assises précédentes de Libreville et celles des groupes de travail de leurs experts. Les échanges ont été nourris des expériences spécifiques de chaque pays membre.

La brillante présentation du Dr Kodjo Ndukuma, professeur des universités à Kinshasa et expert en droit numérique, a introduit la deuxième table ronde à travers une remontée dans le temps, rappelant les grandes révolutions des télécommunications et de la régulation partant de la téléphonie de base depuis le télégraphe de Chappe en 1793. Son état des lieux exhaustif des mutations dans les secteurs des télécommunications et du numérique a circonscrit le cadre des discussions sur « La régulation des télécoms face aux mutations de l'écosystème ». Le débat animé avec maestria par la vice-présidente de l'ARPTC, Lydie Omanga, a été nourri par les délégués des régulateurs du Congo (ARPCE), du Gabon (Arcep), du Cameroun (ART) et de la Guinée équatoriale (Ortel).

Il a été exigé de la proactivité de la part du régulateur dans l'ensemble des échanges. Flexibilité, anticipation, inter et co-régulation, résilience et défis de l'inclusion sont les attitudes prônées par les cinq intervenants. Spécifiquement, Rudy Massamba, conseiller à l'économie du directeur général de l'ARPCE, a fourni à l'Artac un outil d'évaluation pouvant servir de baromètre aux autorités de régulation nationales (ARN) prônant la co-régulation des services financiers mobiles. Pour le Dr Eugène Pamba Capo-Chichi, secrétaire exécutif adjoint 2 de l'Arcep, insistant sur la convergence des réseaux, le régulateur est tenu de faire preuve de flexibilité, obligé de s'exprimer dans un secteur où la technologie prend de vitesse la réglementation.

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De son côté, Fabrice Djoumessi, chef de l'unité QOS et infrastructures de l'ART, a interpellé sur les aménagements à prévoir autour de toutes les tendances émergentes dont l'internet des objets, l'intelligence artificielle, le cloud. A cet effet, il a dit la nécessité de la préparation à la migration vers la 5G avec les trois « I », infrastructures, innovations et inclusion en mobilisant les ressources. Ce sur quoi s'est appesanti Gaspar Ovono Miko Eseng, responsable du département des ressources humaines d'Ortel. L'Equato-Guinéen estime qu'un des challenges de la régulation c'est d'aviser les consommateurs, la population, des réalités des services sur le marché.

« Le défi n'est pas seulement que la régulation soit flexible mais qu'elle soit compréhensible par les citoyens faisant usage des services publics », a-t-il dit. Faire primer leurs intérêts, en assurant notamment la protection de leurs données sachant que les services sont offerts par des entreprises internationales. Il a, dès lors, invoqué la nécessité de la co-régulation pour une harmonisation des méthodes arguant que la régulation mal faite dans un pays peut en affecter un autre. La proactivité dont l'importance a été soulignée devrait passer par la mise à disposition des ARN des moyens pour la création de centres de recherche et l'organisation de formations. Ceci pour anticiper les problèmes et faciliter la prise en charge, le développement des actions à mener dans une démarche prospective.

Plans d'action concertés

Les présidents des groupes de travail (GT) ont offert, en guise de restitution de leurs travaux, des plans d'actions établis après concertation pour adoption après discussion. Présenté par Ali Alhadji, le projet de plan d'action du GT des radiocommunications, axé initialement sur trois axes, à savoir « La coordination des fréquences aux frontières », « La préparation de la conférence mondiale des radiocommunications de 2023 (Dubaï) » et « La validation des compétences », a été enrichi d'un quatrième, « Le renforcement des capacités ».

Pour le compte du GT de la Fintech, Jean-Arnaud Ngoua a parlé de « La co-régulation » axée sur un cadre de collaboration avec la banque centrale et « La veille technologique ». Au niveau de la cyber sécurité, le Dr Imaja Itulelo a indiqué qu' il était notamment question de « Faciliter la collaboration entre les parties prenantes », « Faciliter l'élaboration, l'harmonisation et la mise en oeuvre des règles et procédures de sécurité pour la communication électronique en Afrique centrale » et « Mener des réflexions en matière de cyber sécurité et de résilience des réseaux ».

Soulignons que la seconde journée de la 8e session ordinaire de la conférence des régulateurs a débuté avec le rapport d'évaluation de la secrétaire permanente de l'Artac sur les recommandations de la précédente tenue à Libreville. Bernice Otye Edande en a cité une vingtaine, tout en précisant l'état d'avancement de leur mise en oeuvre. Au-delà des objectifs spécifiques évoqués sur la conjonction des efforts à mener, dont la première est de faire de l'Artac une institution forte, il est ressorti le voeu d'agrandir le cercle de ses membres. D'où la troisième recommandation sollicitant l'adhésion de trois nouveaux pays dont Sao Tomé-et-Principe, le Rwanda et l'Angola.

Dans leurs allocutions successives clôturant la 8e session de la conférence des régulateurs, le 23 juin, le vice-président et le président de l'Artac, Christian Katende et Louis-Marc Sakala, ont salué l'engagement des participants à sa bonne tenue. Le dernier a tout particulièrement félicité celui de l'ensemble des experts télécoms de la sous-région dans la conduite des dossiers à leur charge.

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